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Le président américain, Donald Trump, a imposé, samedi 1ᵉʳ février, 25 % de droits de douane sur les produits provenant du Canada – à l’exception des hydrocarbures taxés à 10 % – et du Mexique, a annoncé la Maison Blanche sur son compte X. Le président a également annoncé 10 % de droits de douane supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois. Cette taxation entrera en vigueur mardi 4 février pour les produits canadiens, selon un premier décret présidentiel que l’Agence France-Presse a pu consulter.

Washington justifie cette décision par la volonté de forcer les trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl, un puissant opioïde, à destination des Etats-Unis. Selon lui, la Chine exporte vers le Mexique des principes actifs permettant la fabrication par les cartels mexicains du fentanyl, ensuite vendu de l’autre côté de la frontière. Il reproche également au Mexique et au Canada de ne pas suffisamment contrôler les flux migratoires vers les Etats-Unis.

Donald Trump avait assuré vendredi que « rien » ne l’empêcherait d’imposer ces mesures. Il s’en prend ainsi aux trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui représentent au total plus de 40 % des importations du pays.

« Les droits de douane annoncés sont nécessaires pour forcer la Chine, le Mexique et le Canada à rendre des comptes à la suite de leurs promesses de faire cesser le flux de drogues toxiques aux Etats-Unis », explique la Maison Blanche sur son compte X. Concernant le Mexique, ils resteront en place « jusqu’à ce que le Mexique coopère avec les Etats-Unis pour lutter contre le trafic de drogue. Les cartels mexicains sont les premiers trafiquants mondiaux de fentanyl, méthamphétamine et d’autres drogues ». Quant au Canada, la Maison Blanche estime que « la production de fentanyl y progresse et les saisies de fentanyl l’année dernière ont été suffisamment importantes pour tuer l’équivalent de 9,8 millions d’Américains ».

La Chine pour sa part « joue un rôle central dans la crise de fentanyl qui détruit des vies américaines » et les droits de douane s’appliqueront « jusqu’à ce nous nous assurions de la pleine coopération » de Pékin en la matière, selon la même source.

Du fait de l’accord de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique (ACEUM), les entreprises ne paient théoriquement pas de droits de douane si elles appliquent les règles prévues par l’accord. Certaines font cependant le choix de ne pas suivre ces directives et se voient dès lors appliquer un droit de douane, généralement compris entre 5 et 6 %.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, doit tenir une conférence de presse depuis Ottawa samedi soir, et a d’ores et déjà assuré que son pays était « prêt à une réponse immédiate ». Samedi, Doug Ford, le premier ministre de l’Ontario, la plus riche province canadienne, a appelé à « répondre, et répondre fort », en menaçant de limiter les exportations de métaux rares, d’énergie ou d’uranium.

La présidente mexicaine tente de rassurer

De son côté, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a assuré ne pas être « inquiète car l’économie mexicaine est très solide ». Elle a rencontré dans la journée des chefs d’entreprise, son ministre de l’économie Marcelo Ebrard y voyant le signe que « le secteur privé serre les rangs autour de la présidente et de sa défense de l’intérêt national face à l’arbitraire commercial que nous devrons affronter dans quelques heures ».

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Pour le Mexique, qui exporte à 85 % vers les Etats-Unis, une hausse généralisée des droits de douane pourrait être particulièrement rude, avec un recul de 3,6 % de son PIB, a estimé Wendong Zhang, professeur à l’Université Cornell. Mais l’économie américaine elle-même serait touchée à un moment où, portée par la consommation, elle tourne à plein régime, avec une croissance de 2,8 % en 2024.

Selon Gregory Daco, chef économiste pour le cabinet EY, les droits de douane prévus pourraient « entraîner un recul de 1,5 % du PIB américain en 2025 et 2,1 % en 2026 par rapport à nos prévisions initiales, du fait d’un ralentissement de la consommation et des investissements », sans même parler des effets de potentielles représailles. Ils pourraient également entraîner une hausse de 0,7 point de pourcentage de l’inflation sur le premier trimestre de l’année, estime-t-il, avant de voir les effets s’atténuer.

Le Monde avec AFP

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