Après des années d’imbroglio avec la Fondation Hasselblad, en Suède, qui prétendait posséder ses images, les héritiers du photographe sud-africain Ernest Cole (1940-1990) ont pu récupérer ses photos. La galerie Magnum, à Paris, propose ainsi à la vente une sélection de beaux tirages d’époque, autour de son projet majeur, House of Bondage, livre qu’il a publié à New York en 1967 après avoir fui le pays et sorti clandestinement ses images. Des photos qui décrivent crûment la violence et l’injustice fondamentale de l’apartheid, qui régna en Afrique du Sud jusqu’en 1991, favorisant les Blancs, opprimant les Noirs et les autres personnes de couleur.
Si les images les plus connues et les plus frappantes ne sont pas là, celles présentées donnent quand même à voir comment l’apartheid pollue les moindres interstices de la vie quotidienne. Les mineurs traités comme du bétail vivent une vie de misère dans des baraquements sordides, les bonnes s’occupent, chez les Blancs, de maisons luxueuses, du chien et des enfants tout en vivant dans une cabane au fond du jardin, et les plus récalcitrants sont bannis, envoyés sans procès et sans date de retour dans des camps isolés de tout. On lira avec profit les textes – terribles – que Cole a écrits dans le livre, réédité par Aperture en 2022.
« House of Bondage. Vintage Prints from the Ernest Cole Family Trust. Part II ». Galerie Magnum, 68, rue Léon-Frot, Paris 11e. Du mardi au vendredi de 10 heures à 19 heures, le samedi de 11 heures à 19 heures.
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