Le décalage est vertigineux. En 2024, l’économie américaine a crû de 2,8 %, un chiffre plus de trois fois supérieur à celui enregistré en zone euro (0,7 %) et dans l’Union européenne (0,8 %), selon les données officielles publiées des deux côtés de l’Atlantique, jeudi 30 janvier. Un fossé confirmant le décrochage du Vieux Continent observé depuis plusieurs années, et décrit avec vigueur par Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, dans un rapport rendu en septembre 2024.
Aux Etats-Unis, la plupart des indicateurs sont au vert. En 2024, le taux de chômage reste très bas, à 4,1 %, contre 6,3 % en zone euro. L’inflation y était encore à 2,9 % en décembre 2024, chiffre jugé encore trop éloigné de l’objectif des 2 % de la Réserve fédérale (Fed). C’est notamment pour cela que son président, Jerome Powell, a décidé de laisser ses taux inchangés, à 4,2 % mercredi, après les avoir baissés d’un point fin 2024. Il n’empêche : la Fed et les Etats-Unis ont réussi à faire ce que la plupart des observateurs jugeaient quasi impossible : juguler l’inflation, qui s’était envolée jusqu’à 9,1 % en juin 2022, sans faire remonter excessivement le chômage, ni passer par la case récession. Les économistes appellent cela un atterrissage en douceur, prouesse déjà réalisée seulement au milieu des années 1990.
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