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Les boîtes noires de l’avion de ligne qui s’est abîmé dans la rivière Potomac, à Washington, après une collision avec un hélicoptère de l’armée américaine, mercredi 29 janvier, ont été retrouvées. Cruciaux pour l’enquête, l’enregistreur vocal du cockpit et l’enregistreur des données de vol de l’appareil exploité par la compagnie PSA sont en cours d’analyse, a fait savoir l’Agence américaine de sécurité des transports (NTSB), jeudi 30 janvier en fin de journée.

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Plus tôt, l’un des responsables du NTSB, Todd Inman, avait insisté sur le fait que l’agence ne disposait pas d’« assez d’éléments pour être en mesure d’établir » les causes de l’accident aérien qui a provoqué la mort de soixante-sept personnes, mercredi. Il n’est pas possible à ce stade de déterminer si une erreur humaine ou un incident mécanique est en cause, a-t-il précisé.

« Notre objectif est d’avoir un rapport préliminaire dans les trente jours », a-t-il ajouté. En attendant, « nous ne spéculerons pas sur ce qui a pu causer cet accident », a-t-il souligné. « Il faut nous donner du temps. Nous avons des éléments, nous avons des données, en quantité substantielle. Nous devons les vérifier. Nous devons prendre notre temps pour s’assurer de l’exactitude » des conclusions, a demandé, de son côté, la directrice de la NTSB, Jennifer Homendy.

Ce qui n’a pas empêché le président américain, Donald Trump, d’imputer la catastrophe aérienne à ses prédécesseurs démocrates. « J’ai donné la priorité à la sécurité. Obama et Biden et les démocrates ont mis la politique en premier », a-t-il dit lors d’un point presse, jeudi, s’en prenant, sans preuve, aux programmes qui promeuvent la diversité au sein de l’administration américaine et, plus spécifiquement, du régulateur américain de l’aviation, la FAA.

« Ils ont même donné une directive : “Trop blanc”. Or nous voulons des gens compétents », a soutenu le républicain. Pour appuyer son propos, il a signé un nouveau décret dans l’après-midi renforçant la chasse à ces programmes qu’il qualifie de « discrimination honteuse ».

« Une nuit sombre et atroce »

Ancien ministre des transports sous la présidence de Joe Biden, le démocrate Pete Buttigieg a qualifié cette mise en cause d’« abjecte ». « Alors que les familles sont en deuil, M. Trump devrait diriger et non mentir », l’a-t-il exhorté.

Donald Trump a confirmé le bilan de soixante-sept morts qui fait de cette catastrophe aérienne la plus meurtrière depuis qu’un avion de ligne s’était écrasé peu après son décollage à New York en novembre 2001. « Malheureusement, il n’y a pas de survivant », a-t-il regretté, après avoir observé une minute de silence pour les victimes. « Ce fut une nuit sombre et atroce dans la capitale et dans l’histoire de notre pays », s’est-il également désolé.

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L’avion transportait soixante passagers et quatre membres d’équipage. Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l’hélicoptère. Des équipes de plongeurs travaillent à retirer des corps des eaux glacées du fleuve Potomac. Vingt-huit avaient été extraits jeudi matin, selon les pompiers.

L’équipage de l’hélicoptère était « relativement expérimenté » et effectuait « un vol de nuit d’entraînement de routine », a précisé le nouveau ministre de la défense, Pete Hegseth.

Le monde du patinage artistique touché

Une bande sonore des échanges dans la tour de contrôle permet d’entendre les contrôleurs demander plusieurs fois au pilote de l’hélicoptère s’il avait vu sur l’avion, puis lui ordonner de « passer derrière » ce dernier. « J’ai juste vu une boule de feu et puis il a disparu », s’exclame ensuite un contrôleur, après que la communication avec l’hélicoptère a été coupée.

Parmi les victimes, se trouvaient plusieurs membres de la communauté du patinage artistique, dont le couple russe Evgenia Shishkova et Vadim Naumov, champions du monde en 1994, et désormais entraîneurs aux Etats-Unis. De jeunes athlètes et leurs familles étaient aussi du voyage. L’avion venait de Wichita, au Kansas, dans le centre du pays, où se déroulaient des championnats nationaux.

Deux ressortissants chinois se trouvaient également à bord, a rapporté, vendredi, l’agence officielle Chine nouvelle, citant l’ambassade de Chine aux Etats-Unis.

La ville de Washington est sans cesse survolée par des avions et des hélicoptères à très basse altitude, l’aéroport Ronald-Reagan se trouvant sur une rive du Potomac. Tout près de la zone de la collision de mercredi soir, un Boeing d’Air Florida avait percuté, en janvier 1982, un pont pendant une tempête de neige, tuant 78 personnes.

Le Monde

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