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Lors de sa prise de fonctions au ministère de l’éducation, Elisabeth Borne a appelé à construire un « diagnostic partagé ». A la lecture des dizaines d’articles de presse ou encore de réactions des organisations syndicales et professionnelles depuis deux mois, un point semble unanime : le niveau relatif des jeunes Français en mathématiques est très faible. Ce constat s’appuie sur l’enquête internationale Timss [Trends in International Mathematics and Science Study] de 2023. La situation semble particulièrement critique au CM1. Le niveau des petits Français serait très loin de la moyenne de l’OCDE ou de l’Union européenne, et de pays comme la Pologne ou la Roumanie.

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Une plongée dans les données est cependant nécessaire pour affiner le diagnostic. Un premier aspect est leur qualité. Les établissements français, privés comme publics, sélectionnés pour l’étude acceptent quasiment tous de participer, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays, où les établissements refusant de se prêter aux épreuves (potentiellement ceux qui investissent le moins dans l’enseignement des mathématiques) sont remplacés par d’autres.

Pire, le taux de participation des élèves aux tests, qui est de 97 % en France, est bien plus faible dans plusieurs pays, comme la Roumanie (60 %), les Etats-Unis (76 %), les Pays-Bas (77 %) ou encore le Canada et le Royaume-Uni (81 %), jetant la suspicion sur la représentativité de l’enquête. Certes, même en éliminant ces pays, la France demeurerait très loin des scores moyens. Néanmoins, un autre paramètre est essentiel : l’âge des élèves. La maturité joue sur les résultats scolaires, comme le rappelait l’Insee récemment.

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La littérature empirique (par exemple, « Relationship between Birth Month and Mathematics Performance in Norway », Bjerke et al., 2021) suggère que l’effet de l’âge joue particulièrement en mathématiques chez les plus jeunes, pour se réduire ensuite progressivement. Or, la France se distingue par un âge de scolarisation précoce. Nos jeunes en CM1 ont en moyenne 9,9 ans pour un score de 484. Les Polonais ont un score de 546, mais avec des élèves âgés en moyenne d’un an de plus. Il en est de même des Danois (score 524). Les Suédois ont 10,8 ans pour un score de 530, les Allemands 10,4 ans pour un score de 524, etc.

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