Des hauts responsables russes en visite à Damas, une première depuis la chute de Bachar Al-Assad
Une délégation russe composée de deux hauts responsables est arrivée mardi dans la capitale syrienne, une première depuis la chute, en décembre 2024, du président Bachar Al-Assad, allié de Moscou, qui souhaite conserver ses deux importantes bases militaires en Syrie. Selon les agences de presse russes d’Etat RIA Novosti et TASS, le vice-ministre des affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, et l’envoyé spécial du président russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, sont sur place.
A l’issue d’une offensive de onze jours, une coalition rebelle dominée par le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) a renversé le 8 décembre 2024 le pouvoir de Bachar Al-Assad, qui s’est réfugié avec sa famille en Russie. Cette chute a constitué un coup dur pour Moscou, qui était, avec l’Iran, le principal allié de l’ancien président syrien et intervenait militairement en Syrie depuis 2015. Le sort de la base navale de Tartous et de l’aérodrome militaire de Hmeimim – des infrastructures-clés de la Russie pour maintenir son influence au Moyen-Orient, dans le bassin méditerranéen et jusqu’en Afrique –, est en question.
Le nouveau dirigeant syrien, Ahmed Al-Charaa, avait néanmoins adopté fin décembre un ton plutôt conciliant, saluant les « intérêts stratégiques profonds » entre la Syrie et la Russie, précisant que « tout l’armement syrien est d’origine russe et [que] de nombreuses centrales électriques sont gérées par des experts russes ». « Nous ne voulons pas que la Russie quitte la Syrie de la manière dont certains le souhaiteraient », avait-il affirmé. Mi-décembre, le président russe, Vladimir Poutine, avait, lui, assuré que la chute de Bachar Al-Assad n’était pas « une défaite », déclarant que Moscou y avait atteint son objectif en empêchant que le pays ne devienne « une enclave terroriste ».