Yoon Suk Yeol, le président sud-coréen, reste en détention après sa mise en examen, le 26 janvier, pour avoir « dirigé une insurrection », une décision qui scelle probablement son avenir politique, alors qu’une procédure de destitution doit être confirmée par la Cour constitutionnelle dans les mois qui viennent. Si sa décision d’imposer la loi martiale, le 3 décembre, a jeté le pays dans une crise à la fois grave et rocambolesque, il est loin d’être le premier président ou ex-président de la République de Corée en prison.
M. Yoon en sait quelque chose, puisque c’est lui-même, en tant que procureur général, qui a fait condamner deux d’entre eux : Park Geun-hye et Lee Myung-bak. Mme Park, fille du dirigeant Park Chung-hee, qui avait dirigé la Corée d’une main de fer entre 1961 et 1979, fut la première femme élue présidente, en 2013. Elle a été destituée en 2016 puis inculpée et incarcérée pour avoir reçu d’importants pots-de-vin de la part des grands conglomérats, dont Samsung, et pour abus de pouvoir. Définitivement condamnée en 2021 à vingt ans de prison, elle a été graciée par son successeur Moon Jae-in. Avant elle, Lee Myung-bak, président conservateur de 2008 à 2013, avait été condamné pour des faits similaires à quinze ans de prison. Il a, lui aussi, été gracié par Moon Jae-in.
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