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Un collectif d’une quinzaine d’avocats de cinq pays a dénoncé jeudi 23 janvier la détention « arbitraire » d’un confrère burkinabé, Guy Hervé Kam, écroué depuis près d’un an jour pour jour à la prison militaire de Ouagadougou, pour sa participation présumée à un « complot ».

Au Burkina Faso, le régime militaire issu d’un coup d’Etat perpétré en 2022 et dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, est régulièrement accusé de réprimer des personnalités considérées comme hostiles au pouvoir.

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« Le 24 janvier 2024, soit [il y a] aujourd’hui un an, notre client MGuy Hervé Kam a été privé de sa liberté en violation de ses droits, des lois en vigueur dans son pays et des engagements internationaux signés par le Burkina Faso en matière de droits humains », écrit le collectif d’avocats dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP).

MGuy Hervé Kam est un célèbre avocat burkinabé et le chef du mouvement politique SENS (Servir et non se servir). Il avait été arrêté une première fois dans la nuit du 24 au 25 janvier à l’aéroport de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, par des hommes en tenue civile, puis détenu dans les locaux de la sûreté d’Etat pendant quatre mois.

« Obstruction délibérée »

Le 7 mars, un tribunal avait ordonné sa libération immédiate, une décision confirmée le 23 avril en appel. Libéré le 29 mai, il avait aussitôt été de nouveau arrêté et inculpé le lendemain pour « complot et association de malfaiteurs ». Libéré sous contrôle judiciaire le 10 juillet, il est ensuite interpellé, puis écroué à la prison militaire pour le même motif.

« Tout comme le premier dossier, ce dernier est aussi vide de toute charge pouvant laisser penser que MKam Guy Hervé a participé, comme auteur ou complice, à la commission des infractions qui lui sont reprochées », ajoute le collectif d’avocats.

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En outre, « jusqu’à ce jour, les autorités judiciaires militaires s’abstiennent de faire programmer [traiter] le dossier, comme elles le font systématiquement pour toutes les demandes formulées par MGuy Hervé Kam », a-t-il ajouté. Les avocats disent s’élever « contre cette obstruction délibérée au fonctionnement de la justice ».

Guy Hervé Kam est notamment le cofondateur du collectif Balai citoyen, qui avait joué un rôle capital dans la chute du régime de l’ancien président Blaise Compaoré, en 2014. Il est aussi connu pour avoir été l’avocat de la famille de l’ex-président Thomas Sankara (1983-1987), tué lors d’un coup d’Etat.

Le Monde avec AFP

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