En Allemagne, le groupe Axel Springer se veut la tête de pont d’un mouvement « radical libéral » émergent

Le patron du groupe de médias Axel Springer, Mathias Döpfner, a fini par répondre, après trois semaines, à la vive polémique suscitée par la publication, dans l’édition dominicale du journal Die Welt (220 000 abonnés), le 28 décembre 2024, d’une tribune signée Elon Musk. Sur une demi-page, le milliardaire américain y expliquait pourquoi il avait apporté son soutien au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), quelques jours plus tôt, en vue des élections législatives anticipées du 23 février. Ce texte, accompagné d’une réponse critique du rédacteur en chef du journal, avait entraîné une vague de protestations en Allemagne et divisé jusqu’à l’intérieur du groupe de presse libéral-conservateur : la responsable des pages opinion de Die Welt a démissionné.

Le silence de Mathias Döpfner sur le sujet, malgré l’intensité de la polémique, laissait en suspens deux questions. La première porte sur les intérêts économiques du groupe Axel Springer. L’éditeur de Bild (premier quotidien allemand), de Die Welt et du site Politico est présent aux Etats-Unis et y poursuit des ambitions de développement. M. Döpfner, qui détient 44 % du groupe de presse, a-t-il offert une tribune à Elon Musk, dont il est proche, à cause de ses liens privilégiés avec le président Donald Trump ?

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