« On va voter la censure et on va le faire savoir très fortement », a déclaré la cheffe des écologistes, Marine Tondelier, jeudi 23 janvier, dénonçant le projet de budget de l’Etat remanié par le gouvernement et le Sénat, avec de très nombreuses coupes sur l’écologie.
« Je suis en colère », a-t-elle déclaré sur TF1, avant d’annoncer le lancement d’une pétition « Halte au sacrifice de l’écologie », promettant « un inventaire permanent » de ce que le gouvernement « est en train de faire à l’écologie ».
« C’est pas juste pour les petits oiseaux, c’est le pouvoir d’achat », a-t-elle critiqué. « Quand on baisse le leasing social, quand on ne permet pas aux Français d’acheter un véhicule électrique et donc on les rend dépendants du pétrole, quand on ne leur permet pas de s’isoler et donc on les laisse dans des passoires thermiques l’hiver et dans des bouilloires thermiques l’été, quand on ne leur donne pas accès à ces choses élémentaires en 2024, alors non, on ne peut pas être fier d’être français. »
Adoption au Sénat
Le projet de budget de l’État pour 2025 doit être adopté jeudi au Sénat, après avoir été rejeté à l’Assemblée nationale lorsque Michel Barnier était encore premier ministre. Il doit ensuite être passé au crible d’une commission mixte paritaire de sept députés et sept sénateurs, le 30 janvier, qui sont chargés d’aboutir à un compromis.
S’ils y parviennent, la version commune devra passer le filtre de l’Assemblée nationale dans la semaine du 3 février pour un ultime vote, ou un possible retour du 49.3, sans doute suivi d’une nouvelle motion de censure.
« Les sommes qu’on n’investit pas dans l’environnement, il est démontré par les économistes que ça coûtera cinq fois plus cher », a rappelé Marine Tondelier, en énumérant : « moins 200 millions sur les énergies renouvelables, moins 30 millions sur la biodiversité, moins 175 millions sur le leasing social… ».
Au total, selon la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, son périmètre « subira une réfection de ses moyens », d’environ « 1 milliard d’euros par rapport à l’exécution de l’année 2024 ».
Redressement des finances publiques
Bercy vise un effort de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, contre un niveau de 6,1 % attendu pour 2024.
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Crucial pour l’Etat, qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d’une loi spéciale votée en fin d’année, le budget 2025 représente une équation quasi insoluble pour l’exécutif, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.
« C’est un exercice extrêmement difficile, très exigeant, mais qui est obligatoire. Une France sans budget, c’est une France à l’arrêt et qui creuse en plus son déficit », a martelé mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, jugeant « impératif » que le texte puisse être promulgué avant la fin février.