Au festival Premiers Plans d’Angers, le cinéma reste une fête

La blague qui court, entre deux projections au festival Premiers Plans d’Angers, qui se tient jusqu’au dimanche 26 janvier, tient en trois mots : « Merci Christelle Morançais ! », du nom de la présidente (Horizons) de la région Pays de la Loire, qui a tétanisé le milieu artistique, fin 2024, en réduisant de 62 % le budget de la culture. Créé en 1989, en vue de soutenir un jeune cinéma européen, Premiers Plans a perdu l’intégralité de la subvention annuelle régionale, soit 104 500 euros. Comme en réaction, les spectateurs ont afflué, encore plus nombreux que d’ordinaire, lors de cette 37^e édition. « En général, on accueille environ 80 000 festivaliers, et là la fréquentation s’annonce plus forte », précise le programmateur, Claude-Eric Poiroux.

Le Centre des congrès, QG du festival, ne désemplit pas : un marchand de vinyles s’est installé à côté du bar et fait tourner la platine. Des écrans fixés en hauteur listent les noms des festivaliers qui sont devenus mécènes, ces dernières années. Leur nombre a encore augmenté depuis le coup de tronçonneuse de la région, observe le président de l’association Premiers Plans, Louis Mathieu : « Le festival compte à présent 580 mécènes individuels, pour un total de 45 000 euros », annonce-t-il. « Devenez mécène », lit-on sur des affichettes dans le hall, sachant que la loi Aillagon sur le mécénat autorise une réduction d’impôt à hauteur de 66 % du don.

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