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La composition du gouvernement Bayrou n’a pas manqué de susciter de nombreuses réactions, eu égard aux personnalités qui le composent, et en particulier certaines femmes et certains hommes politiques qui ont, à cette occasion, fait leur retour. Parmi ces derniers, le nouveau garde des sceaux, Gérald Darmanin, revient au gouvernement quelques mois seulement après l’avoir quitté, lui qui avait été ministre de l’intérieur pendant plus de quatre années.
Si le ministre de la justice est rarement un novice en politique et si les gardes des sceaux précédents avaient souvent occupé d’autres ministères avant de prendre cette fonction, il n’est pas habituel que le locataire de la place Vendôme ait occupé le bureau de la place Beauvau. Un tel mouvement n’est certes pas exceptionnel.
Déjà François Mitterrand, sous la IVe République, avait occupé ces deux ministères successivement ; plus récemment, Michèle Alliot-Marie avait suivi le même chemin. Une telle évolution, du ministère de l’intérieur vers celui de la justice, reste cependant rare, tant il est manifestement difficile de quitter son costume de « premier flic de France », selon l’expression de Clemenceau, pour endosser celui du garde des sceaux, à la tête d’un ministère garant de l’impartialité de la justice.
Eviter les raccourcis, certes animés des meilleures intentions
Certaines des récentes déclarations du nouveau garde des sceaux témoignent des difficultés d’une telle évolution conceptuelle et laissent quelque peu songeur sur la consistance du contrepoids que doit pourtant être le ministère de la justice face au ministère de l’intérieur. En déclarant, lors de la passation du 24 décembre 2024, qu’il sera « toujours du côté des victimes et jamais du côté des délinquants et des criminels définitivement condamnés », le nouveau ministre de la justice fait preuve d’une empathie à l’endroit des victimes qui paraît louable, tant qu’elle ne verse pas dans une forme de populisme.
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