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Histoires Web mercredi, janvier 22
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Depuis deux semaines, la Californie est ravagée par des incendies dévastateurs, alimentés par des vents violents et des constructions en bois qui aggravent la propagation des flammes. Des milliers de personnes ont été évacuées. Les infrastructures électriques sont vieillissantes, et semblent être une des sources principales de départs de feu.

La situation est d’autant plus critique que les services de lutte contre les incendies sont confrontés à des contraintes budgétaires sévères, les obligeant même à recruter des détenus pour intervenir sur le terrain. Mais ces incendies donnent aussi un éclairage particulier sur les tensions qui menacent l’assurance des catastrophes, et qui font écho à des discussions qui ont lieu en ce moment au niveau français et européen.

L’assurance est à la fois un mécanisme de transfert et de partage de risques : un transfert de risque car l’assuré achète la promesse de recevoir une indemnité adéquate si sa maison brûle ; un partage car elle fonctionne par mutualisation, l’ensemble des primes devant couvrir les sinistres. En Californie, cet équilibre est aujourd’hui rompu : les compagnies d’assurances peinent en effet à couvrir des pertes qui augmentent avec le changement climatique. La réassurance (ou l’assurance des assureurs), qui permet de répartir les risques à une échelle plus large, voit également ses coûts augmenter rapidement, rendant le modèle économique des assureurs encore plus fragile.

Lire aussi la tribune (2023) | Article réservé à nos abonnés « Ni les assureurs ni les gouvernements ne sont préparés à l’augmentation exponentielle des pertes liées au risque climatique »

L’assurance en Californie est strictement régulée, notamment depuis la proposition 103 des années 1980, qui visait à protéger les consommateurs. Elle limite aujourd’hui les capacités d’adaptation du marché. Les primes d’assurance incendie y sont en effet parmi les plus basses des Etats-Unis, mais cette situation reflète une inadéquation croissante entre les primes perçues et les risques réels. De nombreux assureurs, dont State Farm et Allstate, ont réduit ou cessé leurs activités. En réponse, l’Etat a renforcé le plan FAIR, une solution de dernier recours : elle offre une couverture minimale mais coûteuse pour les propriétaires en zones à haut risque, sans pour autant résoudre les problèmes structurels du système.

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