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Des femmes « plus féministes » et des hommes parfois sensibles à des discours jugés « masculinistes » : le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) constate une « polarisation » croissante, en particulier chez les jeunes, dans son rapport annuel sur l’état du sexisme en France, publié lundi 20 janvier.

Six Français sur dix estiment qu’il est difficile d’être une femme. C’est le cas de 86 % des femmes de 25 à 34 ans et de 66 % des jeunes hommes, selon un baromètre réalisé en octobre 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 3 200 Français de 15 ans et plus. Quelque 45 % des hommes de moins de 35 ans − et un quart des Français − jugent qu’il est difficile d’être un homme, une idée qui progresse chez les jeunes hommes, selon ce baromètre sur le sexisme, réalisé chaque année par le HCE.

« Les femmes sont plus féministes, et les hommes, plus masculinistes, surtout les jeunes », affirme auprès de l’Agence France-Presse Bérangère Couillard, présidente du HCE. Aux Etats-Unis, 45 % des jeunes hommes ont voté pour le républicain Donald Trump à l’élection présidentielle, quand 72 % des jeunes femmes ont soutenu la démocrate Kamala Harris, relève-t-elle.

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Pour autant, le procès des viols de Mazan, où 51 hommes ont été condamnés pour des viols sur Gisèle Pelicot, droguée par son mari, a aidé à une « prise de conscience », selon le HCE : pour 65 % des Français, cette affaire illustre le fait que « tous les hommes portent une part de responsabilité » en matière de violences sexistes et sexuelles. De plus, environ neuf Français sur dix « considèrent que les hommes ont un rôle à jouer dans la prévention et la lutte contre le sexisme ».

Stratégies d’évitement du sexisme

Le baromètre montre que les femmes sont confrontées au quotidien au sexisme : 86 % d’entre elles ont déjà vécu une situation sexiste, et neuf sur dix ont adopté des stratégies d’évitement du sexisme au quotidien.

Les inégalités de traitement entre les hommes et les femmes sont citées dans le monde du travail (76 %), dans la rue et les transports (71 %), dans le monde politique (70 %), dans la vie de famille (62 %), dans les médias (48 %).

Alors qu’une commission parlementaire publie mardi un rapport sur l’inscription du consentement dans la définition du viol, 35 % des femmes disent avoir eu un rapport sexuel sans en avoir envie, devant l’insistance du partenaire.

Trois quarts des Français jugent importants la prévention et la lutte contre le sexisme. Neuf sur dix sont favorables à un programme à l’école pour comprendre la sexualité et prévenir les violences de genre, une mesure que le HCE recommande de mettre en place. Il préconise aussi de développer des « budgets sensibles au genre », pour analyser aux niveaux national, régional, communal, ce qui est dépensé pour les garçons et les hommes, d’une part ; pour les filles et les femmes, d’autre part, et « ajuster les politiques publiques ».

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Le Monde avec AFP

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