Le Mobilier national et la Cité de la céramique à Sèvres actent leur fusion face aux géants du luxe

Les bans sont publiés, le mariage consommé. La fusion du Mobilier national, à Paris, et la Cité de la céramique, à Sèvres (Hauts-de-Seine), dans les tuyaux depuis bientôt deux ans, a été actée par décret, le 1^er janvier. Regroupant l’ensemble des manufactures nationales, ce nouvel établissement s’inscrit dans le cadre du plan en faveur des métiers d’art, annoncé en mai 2023 par la ministre de la culture d’alors, Rima Abdul Malak, et son homologue au commerce, Olivia Grégoire, afin de revitaliser un secteur sous tension. L’objectif, réitéré le 15 janvier par la ministre de la culture actuelle, Rachida Dati, est clair : créer un pôle public des métiers d’art, aux côtés des géants du luxe. « Notre but, c’est qu’en France il n’y ait pas que Chanel et LVMH », résume Hervé Lemoine, qui préside ce nouvel établissement.

Longtemps, ces deux institutions jumelles nées sous l’Ancien Régime se sont regardées en chiens de faïence. Aussi se garde-t-on de parler aujourd’hui de fusion. Le nouvel attelage est d’ailleurs assez souple : chaque structure conserve son identité, son pré carré et ses méthodes de fonctionnement. Mais les deux font désormais équipe pour se dessiner un horizon commun. En septembre, ce nouveau pôle ouvrira un centre de formation des apprentis consacré aux « pratiques orphelines », par exemple la serrurerie d’art, ces artisanats menacés d’extinction faute de transmission.

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