Meilleures Actions
Histoires Web lundi, janvier 13
Bulletin

Le dessin, stylisé en noir et blanc, est un profil masculin, cheveux blonds dégagés sur les tempes, une mèche au sommet du crâne. Avec un message explicite, en lettres gothiques : « Nous sommes la jeunesse. Sans origine immigrée ». L’affiche a été collée sur un panneau de signalisation à quelques mètres du centre de conférences de Riesa (Saxe), où le parti d’extrême droite allemande Alternative pour l’Allemagne (AfD) a réuni les 11 et 12 janvier militants et délégués, à six semaines des élections législatives fédérales du 23 février. Des milliers de manifestants, eux-mêmes entourés de dizaines de policiers, sont venus de toute l’Allemagne pour tenter d’empêcher la réunion de se tenir, défilant dans des camions crachant de la techno devant des riverains médusés. En vain. Malgré deux heures de retard sur le programme initial, Alice Weidel, présidente de l’AfD, a été à 45 ans élue à l’unanimité – par un vote non secret (il fallait se lever pour montrer son opposition) – candidate à la chancellerie samedi 11 janvier.

C’est la première fois que le parti présente un candidat à la chancellerie. Et dans cette formation très masculine dont la base électorale se trouve à l’est de l’Allemagne, Alice Weidel affiche un profil inhabituel. Originaire – et élue – de l’Ouest, elle est lesbienne et partage la vie d’une productrice d’origine sri-lankaise, avec qui cette ancienne employée de Goldman Sachs élève deux garçons. Un redoutable pare-feu contre les accusations dont le parti fait l’objet. Lors du congrès, la résolution d’une élue de Thuringe définissant la notion de « famille » comme « composée du père, de la mère et des enfants » n’en pas moins été adoptée afin d’être intégrée dans le programme du parti.

Il vous reste 72.74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.