La préfète d’Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé, vendredi 10 janvier, avoir décidé de résilier les contrats d’association qui lient l’Etat au groupe scolaire Al-Kindi, près de Lyon, en raison de « manquements pédagogiques » et « administratifs » et d’« atteintes aux valeurs de la République ».
Cette décision, qui signifie la fin des subventions pour cet établissement musulman de plus de 600 élèves situé à Décines-Charpieu, s’appliquera au 1er septembre 2025, selon un communiqué de la préfecture, confirmant une information transmise à l’Agence France-Presse (AFP) par la région.
La préfecture cite une liste de « manquements et dysfonctionnements » relevés lors d’inspections dans l’établissement : « opacité et confusion de la gestion administrative et financière », présence d’« ouvrages dont le contenu est gravement contraire aux valeurs de la République », « présence de contenus religieux dans les enseignements obligatoires », règlement intérieur « discriminant pour les filles », etc.
« Loin d’être une série de faits isolés », ils « démontrent une proximité des établissements Al-Kindi avec la pensée des Frères musulmans, dont le projet est contraire aux valeurs de la République. Face à la gravité des faits, des mesures correctives seraient insuffisantes », écrit la préfecture dans son communiqué.
« Faux arguments pédagogiques »
« C’est une décision extrêmement décevante et porteuse d’une grande violence pour les musulmans de notre pays », ont réagi auprès de l’AFP Hakim Chergui et Sefen Guez Guez, avocats d’Al-Kindi. « C’est de la politique qui se drape dans de faux arguments pédagogiques », ont-ils ajouté, en annonçant leur intention de saisir le tribunal administratif.
L’établissement compte 22 classes, de la primaire à la terminale, dont 80 % sont sous contrat d’association passé avec l’Etat, en 2012. Sur ses 79 salariés, 36 enseignants sont rémunérés par l’éducation nationale. Les responsables de l’établissement rappellent qu’Al-Kindi « obtient d’excellents résultats », alors que 53 % de ses 620 élèves sont boursiers. Pour eux, la demande de résiliation du contrat participe d’un « acharnement ».