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Lutte contre les inégalités salariales persistantes, les féminicides et la montée de discours « masculinistes » : le collectif Grève féministe, responsable de l’organisation des manifestations à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, a comptabilisé 250 000 manifestants en France samedi 8 mars, dont 120 000 à Paris.

« C’est une lutte, ce n’est pas fini. Ça va dans le bon sens, Trump, les maculinistes, font beaucoup de bruit mais ils sont moins forts que nous », assure à l’Agence France-Presse Sabine, 49 ans, responsable d’une association professionnelle, accompagnée de son fils de sept ans dans un cortège parisien très dense parti de la place de la République.

Autre manifestante croisée dans ce cortège comprenant beaucoup de jeunes et des familles, Lucie, 18 ans, entend « défendre le droit à l’avortement et protester contre l’extrême droite car ça monte et ça fait peur ».

Tonalité politique également avec une brève action de « Femen » qui, peintes de drapeaux américains, européens ou russes barrés d’une croix gammée, ont fait des saluts nazis en criant « Heil Trump »« Heil Meloni » ou encore « Heil Poutine » devant les caméras. Une action, visant selon elles à offrir une « riposte féministe » à une « épidémie fasciste ».

A Paris, la présence du collectif identitaire Nemesis, annoncée sur ses réseaux sociaux, a été unanimement dénoncée par les associations féministes et antiracistes.

Dans la capitale, la Tour Eiffel doit arborer en soirée un message de soutien – en français, anglais, farsi et arabe – aux femmes afghanes.

« Grève féministe »

Au-delà du contexte lié aux tensions politiques et à la situation internationale, la réduction des écarts de revenus entre les femmes et les hommes reste en tête des revendications.

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Le salaire moyen des femmes dans le secteur privé était encore de 22,2 % inférieur à celui des hommes en 2023, selon l’Insee. Cette différence, qui s’est réduite d’un tiers depuis 1995, s’explique en partie par un volume de travail moindre. A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur de 14,2 %, selon l’Insee.

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« On patine, on avance extrêmement lentement », ce qui devient « insupportable », a déploré samedi sur France Inter la numéro un de la CFDT Marylise Léon.

« Nous sommes en grève féministe » pour montrer que « quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête », rappelle aussi Amy Bah, responsable de Nous Toutes Lille, qui a manifesté avec environ un millier de personnes dans le Nord.

Face à ces inégalités salariales persistantes, la Cour des Comptes estimait dans un rapport publié en janvier que le ministère du travail devait « s’impliquer davantage » pour revaloriser les métiers majoritairement féminins, comme le réclament les associations.

Des mesures gouvernementales loin d’être suffisantes aux yeux des associations

Conséquence des inégalités professionnelles : les femmes ont généralement des pensions de retraite inférieures. Le 8-Mars doit aussi être l’occasion d’une mobilisation pour l’abrogation de la réforme des retraites, qui pénalise plus particulièrement les femmes, a ainsi estimé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

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Pour renforcer l’égalité entre les sexes, le gouvernement a lancé en 2023 un plan quinquennal qui met l’accent sur plusieurs thématiques, dont la lutte contre les violences. Dans ce cadre, il a notamment renforcé le soutien financier à la ligne d’écoute associative 3919, qui a connu en 2024 une « année record », avec plus de 100 000 appels pris en charge.

Rassemblement marquant la Journée internationale des droits des femmes, à Paris, le 8 mars 2025.

Le gouvernement a également développé le nombre de maisons des femmes, qui accompagnent les victimes. Il poursuit le déploiement des téléphones « grave danger » et des bracelets antirapprochement. Des mesures loin d’être suffisantes aux yeux des associations.

Affaires Pelicot, Le Scouarnec, de Bétharram : autant d’exemples dans l’actualité qui montrent que les violences sexistes et sexuelles sont encore « présentes partout », a souligné Salomé Hocquard, vice-présidente de l’UNEF. « Elles ne relèvent pas uniquement de faits isolés, mais traduisent un système patriarcal oppressif. 

Un message repris dans les cortèges à Strasbourg – « On ne naît pas femme mais on en meurt » – comme à Paris : « Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours », clame la pancarte artisanale brandie par Christelle, 48 ans, employée dans l’informatique, venue manifester car des « menaces pèsent sur les droits des femmes partout dans le monde et en France ».

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Le Monde avec AFP

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