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Dans le cortège parisien : « Il faudrait d’autres formes de lutte »

Dans le cortège parisien, le 2 octobre 2025.

A Paris, les premiers manifestants arrivent aux abords des Invalides un peu déboussolés par le calme ambiant. « Je ressens une certaine morosité, résume Marie, 58 ans, fonctionnaire de la ville de Paris, jadis mobilisée avec les gilets jaunes. On en a marre de faire des manifs qui ne mènent à rien, avec les mêmes chants… C’est déprimant. Il faudrait d’autres formes de lutte. Des blocages on est pour, mais qui va commencer ? Tout le monde a un peu la trouille » « On pourrait envahir des endroits emblématiques, Vuitton, La Défense ? » suggère sa collègue Hélène 58 ans.

Jean-Luc, haut fonctionnaire de 50 ans. « Or on l’a vu, les législatives n’ont pas suffi à résoudre la crise démocratique. Le point de blocage c’est Macron. Il faut qu’il démissionne pour qu’on puisse choisir d’autres orientations. Au risque sinon que la crise se résolve dans la violence ».

S’ils regrettent un cortège clairsemé et le manque de mot d’ordre fédérateur, Alice et Antoine, professeurs des écoles à Paris 15e et leur ami Pierre, cadre au ministère de la transition écologique se veulent moins désespérés. « C’est bien de maintenir une mobilisation dans cette période intermédiaire, sans gouvernement, sans budget, car c’est une base sur laquelle construire un mouvement si les choix budgétaires ne nous plaisent pas. Ça peut s’enflammer d’un coup, estime Pierre. L’échec de la mobilisation contre la réforme des retraites en 2023 a fait du mal. Beaucoup sont aujourd’hui en position d’attente, mais n’en pensent pas moins ».

Pierre, 49 ans, cadre au ministère de la transition écologique, Alice, 47 ans, professeur des écoles, et Antoine, 33 ans, professeur des écoles, dans le cortège parisien, le 2 octobre 2025.
Pierre, 49 ans, cadre au ministère de la transition écologique, Alice, 47 ans, professeur des écoles, et Antoine, 33 ans, professeur des écoles, dans le cortège parisien, le 2 octobre 2025.

« Parfois on doute, mais dès que je repense aux raisons qui font qu’on se mobilise, alors cela a plus de sens que jamais », se remotive Antoine en décrivant le quotidien presque « dystopique » dans son école, entre discours ambitieux sur l’inclusion des enfants handicapés et des moyens dérisoires. « Je viens pour faire entendre ça ! Des gens de droite comme de gauche viendraient voir comment ça se passe dans nos classes, tout le monde serait d’accord pour dire que c’est terrible » affirme-t-il.

« Oui c’est difficile de convaincre les salariés de se mettre en grève alors que beaucoup sont précaires et demandent déjà des avances pour finir le mois souligne Alain, 42 ans, chasuble FO, réceptionniste dans un hôtel du groupe Louvre Hôtels. Mais il faut continuer à manifester, déjà pour faire entendre nos voix ! Dire qu’on est là, qu’on existe ! Et qu’on veut un meilleur partage des richesses »

Aline Leclerc

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