« 1918-1939 : les rêves brisés de l’entre-deux-guerres », sur Toute l’Histoire : les utopies fracassées

TOUTE L’HISTOIRE – VENDREDI 28 FÉVRIER À 20 H 40 – DOCU-FICTION

Si vous comptiez parfaire vos connaissances sur la Chambre bleu horizon, le Cartel des gauches ou le Front populaire, inutile de regarder 1918-1939 : les rêves brisés de l’entre-deux-guerres. Cette série en huit épisodes et en sept langues – français, allemand, italien, russe, anglais, polonais, suédois – n’est pas un cours d’histoire. Ses réalisateurs, l’Allemand Jan Peter et le Français Frédéric Goupil, l’ont conçue comme une saga retraçant les destinées de 13 personnages qui furent les témoins et acteurs des bouleversements de l’entre-deux-guerres.

Conseillés par les historiens Johann Chapoutot et Daniel Schönpflug, les auteurs ont reconstitué les itinéraires des protagonistes à partir de correspondances, de journaux intimes et de récits biographiques. Certains personnages sont célèbres, tels le Vietnamien Nguyen Ai Quoc (futur Ho Chi Minh), d’autres sont anonymes ou ont été oubliés, telle l’anarchiste Marie-Jeanne Picqueray, qui, après l’annonce en 1921 de l’exécution de Sacco et Vanzetti (qui aura lieu en 1927), dépose une bombe à l’ambassade des Etats-Unis à Paris.

Dans la lignée de leur précédente création 14, des armes et des mots, série historique sur la première guerre mondiale, les réalisateurs ont prolongé les scènes de fiction en couleurs par des images d’archives en noir et blanc. Les ambiances, mais aussi les pensées et les sensations des personnages de fiction sont illustrées par des archives de films ou des photos.

Trois modes de narration

Pendant les trois années de tournage de la série, une équipe de documentalistes s’est ainsi attelée à dénicher des centaines d’images d’archives filmées dans 23 pays entre 1918 et 1939, « avec le souci de s’approcher le plus possible de l’exactitude historique », précise le coréalisateur Frédéric Goupil.

Les images d’archives sont également utilisées pour illustrer des actualités. Trois modes de narration sont ici employés pour raconter les événements qui ont jalonné l’entre-deux-guerres. Tantôt une voix off revient sur l’arrivée des soldats américains sur le front occidental en 1918. Tantôt c’est un personnage – la combattante cosaque Marina Yurlova – qui raconte la guerre civile russe. Tantôt ce sont de multiples voix off qui lisent des lettres de témoins de la défaite de l’Allemagne en 1918.

Plus qu’un projet européen, il s’agit d’une histoire-monde de l’entre-deux-guerres, de Paris à San Francisco en passant par Varsovie et Vladivostok. Un travail nécessaire pour renouveler la perception que nous avons des mentalités de cette période si particulière.