Jonathan Chang (Yang-Yang, au premier plan, à gauche) dans « Yi Yi » (2000), d’Edward Yang.

Des récits cinématographiques portés sur le noyau familial, Yi Yi (2000), d’Edward Yang, est sans doute l’un des exemples les plus éclatants et sincères. L’œuvre est d’autant plus mémorable qu’elle fut le dernier film laissé en héritage par le réalisateur taïwanais avant sa disparition, au seuil de ses 60 ans, en 2007. Celle-ci ressort en salle, le mercredi 6 août, dans une version restaurée, à l’instar de deux autres de ses sept opus, Confusion chez Confucius (1994) et Mahjong (1996), projetés en juillet. Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, Yi Yi a offert un succès tardif mais bienvenu à son auteur en Occident, et entériné une reconnaissance qu’il avait commencé à se forger dans les années 1990.

Au premier plan de cette polyphonie intrafamiliale romanesque, N. J. Jiang (Wu Nien-jen), père de famille et homme d’affaires, renoue avec Sherry, son amour de jeunesse, qu’il retrouve par hasard en marge du mariage de son beau-frère. Le même soir, sa belle-mère, la matriarche de cette famille de la classe moyenne urbaine, tombe dans le coma après un accident. La grand-mère alitée et inconsciente deviendra le réceptacle des peines et des doutes de sa descendance, qui vient quotidiennement à son chevet.

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