Un avion en feu à l’aéroport international de Sanaa (Yemen), suite à des frappes israéliennes, le 6 mai 2025.

Les rebelles houthis du Yémen et les Etats-Unis sont convenus d’un cessez-le-feu, a déclaré le ministre des affaires étrangères omanais, Badr al-Boussaïdi, mardi 6 mai, peu après que Donald Trump a annoncé la fin des frappes américaines contre ces insurgés soutenus par l’Iran.

« A la suite des récentes discussions et contacts menés par le sultanat d’Oman avec les Etats-Unis et les autorités concernées à Sanaa (…) les efforts ont abouti à un accord de cessez-le-feu entre les deux parties », a annoncé le ministre omanais, précisant qu’« à l’avenir, aucune des deux parties ne prendra pour cible l’autre, y compris les navires américains, en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandeb ». Selon le médiateur omanais, ce cessez-le-feu permettra de « garantir la liberté de navigation et la fluidité du commerce maritime international ». Dans l’immédiat, aucune réaction des houthistes n’a pu être obtenue.

Un peu plus tôt, le président des Etats-Unis avait assuré que « [les houthistes] ne voulaient plus se battre. Ils ne veulent tout simplement plus se battre. Et nous allons honorer cela. Nous arrêterons les bombardements, et ils ont capitulé ». « Ils disent qu’ils ne feront plus exploser de navires, et c’était notre objectif », avait ajouté Donald Trump.

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Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, les houthistes ont revendiqué des dizaines d’attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre 2023. Ils ont aussi attaqué des navires qu’ils estiment liés à Israël au large du Yémen, sur une voie maritime essentielle pour le commerce mondial. En représailles, les Etats-Unis, sous la présidence de Joe Biden, ont lancé à partir de janvier 2024 des raids contre des positions des rebelles au Yémen. Ces frappes se sont intensifiées depuis le 15 mars, sous l’administration de Donald Trump.

L’aéroport de Sanaa « complètement hors service »

L’annonce du cessez-le-feu est intervenue quelques heures après des bombardements aériens israéliens qui ont détruit l’aéroport international de la capitale yéménite Sanaa et fait trois morts, selon les rebelles. L’armée israélienne a affirmé avoir mis « complètement hors service » l’aéroport. « Les pistes de décollage, des avions et des infrastructures de l’aéroport ont été frappés », a fait savoir l’armée dans un communiqué, ajoutant avoir touché aussi « plusieurs centrales électriques » dans la région de Sanaa et une « cimenterie » au nord de la capitale.

Les houthistes avaient alors averti qu’ils riposteraient à ces frappes. « L’agression ne restera pas sans réponse et le Yémen ne se laissera pas décourager par sa position de soutien [aux Palestiniens] de Gaza », avait déclaré le bureau politique des houthistes dans un communiqué.

Lundi, les frappes israéliennes sur des régions aux mains des houthistes dans l’ouest du pays ont fait quatre morts, selon le ministère de la santé des houthistes. Israël avait annoncé avoir ciblé des infrastructures des houthistes « en réponse aux attaques répétées du régime terroriste houthiste contre l’Etat d’Israël ». Les infrastructures visées dans le port de Hodeïda (Ouest) servaient au « transfert d’armes et d’équipement militaire iraniens », selon Israël.

Depuis le début de la guerre à Gaza, les houthistes ont revendiqué des dizaines d’attaques de missiles et de drones contre l’Etat hébreu, situé à plus de 1 800 kilomètres du Yémen. La quasi-totalité des tirs ont été interceptés. Mais dimanche, un missile tiré par les houthistes a frappé à l’intérieur du périmètre de l’aéroport Ben-Gourion, près de Tel-Aviv. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a promis une riposte forte avec « beaucoup de boums ».

Le Monde avec AFP

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