
Alors qu’il vient tout juste de fêter ses 76 ans, Yann Queffélec achève son 47e livre, que l’on découvrira en librairie en 2026. Comme dans d’autres de ses romans, le vin y aura sa place. Son livre le plus récent, La Méduse noire (Calmann-Lévy, 2024), commence d’ailleurs sur ce thème. Lauréat du Goncourt en 1985 pour Les Noces barbares (Gallimard), l’un des romans les plus vendus de ce prix, avec 2 millions d’exemplaires, toutes éditions confondues, l’écrivain français garde sa plume alerte en la nourrissant de ses passions : la mer, la Bretagne, la musique. Et le vin.
Le vin est-il une histoire personnelle ou de famille ?
Je fais partie d’une famille bretonne où le vin est comme un animal de compagnie depuis des générations. Lorsque je suis né, je n’ai pas été baptisé au rouge, mais mon père [le romancier et scénariste Henri Queffélec, 1910-1992] a posé un pouce imprégné de vin sur mes lèvres. C’était pour lui à la fois un geste profane, un geste breton et un geste sacré. Il croyait à l’eucharistie et à Dieu sous la forme du vin. Plus largement, chez mes parents, la bouteille de vin rouge était une lampe qu’on allumait sur la table. Quand elle n’y était pas, la table était éteinte, triste. Ne pas s’associer à ce rituel, c’était prendre le risque d’être exclu.
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