Le vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), dont l’examen revient mardi 2 décembre en nouvelle lecture à l’Assemblée, n’a « rien à voir avec un quelconque soutien au gouvernement », a plaidé la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, pour convaincre le Parti socialiste (PS), Les Ecologistes ou Les Républicains (LR) de voter le texte.
« Ce texte ne sera ni macroniste, ni socialiste, ni de droite », a affirmé Mme Bregeon à l’issue du conseil des ministres en excluant de nouveau le recours au 49.3 pour faire adopter le texte à place du vote prévu le 9 décembre.
Face au rejet attendu du texte par le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) qui regroupent quelque 210 députés, l’adoption du texte « ne repose pas uniquement sur les groupes qui soutiennent le gouvernement et sur le Parti socialiste », a-t-elle fait remarquer. « Il repose aussi notamment sur le groupe écologiste à l’Assemblée nationale », a-t-elle jugé alors que ses représentants seront reçus mardi par le premier ministre.
« Le compromis n’est possible que si chacun fait un pas », a-t-elle insisté, jugeant que le bloc central l’avait déjà fait en acceptant par exemple la suspension de la réforme des retraites.
Chemin étroit
Le PLFSS revient en séance mardi à l’Assemblée nationale dans une version transmise par le Sénat assez éloignée de celle des députés, puisque les sénateurs en ont rejeté la mesure phare, la suspension de la réforme des retraites, principale condition posée par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement. Le Sénat a aussi écarté une piste de recettes arrachée de haute lutte par les socialistes, à savoir la hausse de la CSG sur les revenus du capital.
Un premier vote concernant la partie « recettes » est attendu au cours de la semaine, et le vote sur l’ensemble du texte, le 9 décembre.
Pour que ce budget soit adopté – alors que tout indique que LFI et l’alliance RN-UDR voteront contre –, il faudrait que les groupes de la coalition gouvernementale l’approuvent, et qu’au minimum le PS et Les Ecologistes s’abstiennent. Ou bien que le PS vote pour, alors que Les Ecologistes semblent de plus en plus tentés de voter contre.
Samedi, la commission des affaires sociales a rejeté le projet de budget, LR votant contre, tandis que le PS s’abstenait. « On est assez loin d’un accord », a convenu le président de la commission, Frédéric Valletoux, dont le groupe Horizons devrait hésiter en séance entre vote contre et abstention. Le vote de la commission ne préjuge pas forcément de la suite, mais il témoigne de l’étroitesse du chemin, avec un PS frileux et un « socle commun » timoré.













