Le président du RN, Jordan Bardella, et la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, après leur entretien avec le premier ministre à Matignon, le 2 septembre 2025.

Sans surprise, les responsables du Rassemblement national (RN), reçus mardi 2 septembre à Matignon, ont déclaré que l’entretien qu’ils venaient d’avoir avec le premier ministre, François Bayrou, n’avait en rien émoussé leur volonté de voter contre la confiance, lundi.

« Le miracle n’a pas eu lieu », a résumé le président de la formation d’extrême droite, Jordan Bardella. Il a affirmé être en « désaccord total avec les orientations » budgétaires présentées par M. Bayrou, mettant en avant des « lignes rouges nocives pour le pays et extrêmement injustes pour les Français » et jugeant que « la mauvaise dépense publique n’[était] pas traitée » dans le plan du premier ministre.

M. Bayrou « a fait le choix d’appuyer sur le siège éjectable et de faire des consultations a posteriori (…). S’il avait vraiment souhaité entendre les différents partis politiques, tout cela aurait été fait dès le mois de juillet », a considéré, pour sa part, la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen. Mme Le Pen a appelé à une « dissolution ultrarapide » afin qu’une « nouvelle majorité (…) puisse construire un budget ».

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Place publique plaide pour un « processus de négociation »

Reçu à Matignon avant le RN, le président de Place publique, Raphaël Glucksmann, a, quant à lui, invité M. Bayrou à revenir sur sa décision de solliciter un vote de confiance. « L’annonce du vote du 8 septembre a cassé la possibilité de (…) négociations [sur le projet de budget] », a-t-il expliqué, en plaidant, face au « problème grave » de la dette, en faveur d’un « processus de négociation » qui permette d’« obtenir une majorité pour un budget ».

Ce qui « supposait un processus au courant du mois de septembre qui aurait pu aboutir soit à un compromis, soit à une censure, mais en laissant la chance à la discussion, au dialogue, au rapport de force et à la démocratie parlementaire », a développé M. Glucksmann, qui était accompagné par le député Aurélien Rousseau et l’eurodéputée Aurore Lalucq.

Il a aussi invité le président de la République, Emmanuel Macron, à « revenir sur la politique fiscale (…) menée ces huit dernières années », sans quoi « il n’y aura pas de compromis possible ».

François Bayrou a entamé lundi une série de consultations des forces politiques. Après le Parti communiste lundi, il doit recevoir, mardi après-midi, les dirigeants du parti Les Républicains, de Renaissance et d’Horizons, et, jeudi, ceux du Parti socialiste (PS). Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a cependant déjà averti que la décision de sa formation de ne pas voter la confiance était « irrévocable ».

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Le Monde

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