L’« objectif » des discussions avec l’Ukraine est d’« instaurer une paix durable »
Vladimir Medinski, conseiller présidentiel et négociateur principal russe, a dévoilé les ambitions de la délégation qu’il mène en Turquie : « L’objectif des négociations directes proposées par Vladimir Poutine est d’instaurer une paix durable et solide en éliminant les causes profondes du conflit », a écrit sur Telegram Vladimir Medinski. Il dit que lui et sa délégation sont « déterminés à mener un travail professionnel sérieux ».
Vladimir Poutine garde, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, des exigences maximalistes. Il répète que le processus de règlement doit s’attaquer aux « causes profondes » du conflit, en premier lieu la volonté de l’Ukraine de rejoindre l’OTAN, que Moscou considère comme une menace existentielle qui s’étend à ses frontières. La Russie souhaite, par ailleurs, que la communauté internationale entérine l’annexion de quatre régions du sud et de l’est de l’Ukraine qu’elle contrôle partiellement (Donetsk, Louhansk, Kherson, Zaporijia) et de la péninsule de Crimée, annexée en 2014. A la fin de mars, son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré que « la reconnaissance internationale » de l’appartenance à Moscou de ces territoires est « impérative » pour le règlement du conflit.
Vladimir Poutine a présenté une multitude de justifications à l’offensive de février 2022 qu’il a lancée en Ukraine, notamment la « protection » des russophones de l’est de l’Ukraine et la « dénazification » d’un pays qu’il accuse d’être sous la coupe de puissances occidentales hostiles à la Russie. Moscou demande notamment que cessent les livraisons d’armes occidentales et la mise à l’écart des groupes ultranationalistes ukrainiens.
A la fin de mars, Vladimir Poutine avait également évoqué l’idée d’une « administration transitoire » pour l’Ukraine, sous l’égide de l’ONU, une option qui implique le départ de Volodymyr Zelensky.
M. Poutine ne considère pas M. Zelensky comme légitime, arguant que son mandat de cinq ans a expiré en mai 2024, bien que les élections soient impossibles du fait de la guerre. Il considère aussi que la révolution de Maïdan, qui a porté des autorités pro-occidentales au pouvoir à Kiev en 2014, était un « coup d’Etat » contre le président prorusse d’alors.
Livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine : Berlin joue désormais l’« ambiguïté stratégique »
L’Allemagne change de stratégie sur ses livraisons d’armes à l’Ukraine. Le chancelier allemand, Friedrich Merz, veut les garder secrètes, une approche que Boris Pistorius, le ministre de la défense allemand, soutient. « Si nous publions trop de détails sur la fourniture d’armes, cela ne bénéficiera qu’à Poutine. Par conséquent, le gouvernement fédéral veut “communiquer plus prudemment” à partir de maintenant », a-t-il déclaré dans une interview à Wirtschafts Woche.
Il ajoute que Berlin aidera principalement l’Ukraine avec des systèmes de défense aérienne, « mais aussi avec de nombreux autres systèmes et munitions ». Dans les faits, le site consacré aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine est encore accessible dans sa version en anglais, et renvoie vers une page « introuvable » dans sa version allemande.
Reste à savoir si l’Allemagne livrera des missiles de croisière Taurus : avant son entrée en fonctions, M. Merz y était favorable, mais la question n’est plus évoquée. L’objectif est de créer une « ambiguïté stratégique », a expliqué le porte-parole du gouvernement, Stefan Kornelius, ce qui signifie que la Russie doit ignorer ce que fournit Berlin à Kiev.
Avant les négociations en Turquie, la diplomatie russe attaque Volodymyr Zelensky
Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères russe, a qualifié Volodymyr Zelensky d’« homme pathétique » lorsqu’il a exigé que Vladimir Poutine soit présent à Istanbul. De son côté, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, est revenue sur les critiques de Volodymyr Zelensky sur la délégation russe envoyée en Turquie pour les premiers pourparlers bilatéraux en plus de trois ans et taxée de « factice ». « Qui utilise le mot “factice” ? Un clown, un raté, une personne sans aucune formation », a-t-elle déclaré lors de son briefing hebdomadaire, juste après la prise de parole de Volodymyr Zelensky. « Mais qui est-il ? », a-t-elle appuyé.
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L’armée russe affirme avoir conquis deux localités dans l’oblast de Donetsk
Quelques heures avant l’ouverture de pourparlers de paix russo-ukrainiens en Turquie, l’armée russe revendique, jeudi, la conquête de deux nouvelles localités ukrainiennes dans l’oblast de Donetsk.
Sur son compte Telegram, le ministère de la défense russe a affirmé que ses unités ont « libéré » les villages de Torske (🚩) et de Novooleksandrivka (🚩). Dans cette région, épicentre des combats, les forces russes, plus nombreuses et mieux équipées que celles de Kiev, continuent de grignoter du terrain ces derniers mois.
Les pourparlers russo-ukrainiens décalés en seconde partie de journée « à la demande » d’Ankara, selon Moscou
Les pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul, initialement annoncés dans la matinée par des sources citées par les agences russes d’Etat, auront lieu en deuxième partie de journée « à la demande » de la Turquie.
« Les discussions à Istanbul sont décalées en deuxième partie de journée à la demande de la partie turque », a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, Maria Zakharova, lors de son briefing hebdomadaire, sans donner plus de détails.
Vladimir Poutine ne se rendra pas à Istanbul, confirme son porte-parole
Le président russe ne se rendra pas à Istanbul pour une rencontre avec le président Volodymyr Zelensky jeudi, a confirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Le Kremlin a retardé la confirmation de savoir si le président Poutine se rendrait en Turquie jusqu’au dernier moment. Il n’a publié la composition de la délégation que tard dans la soirée du 14 mai, et le dirigeant russe n’y figurait pas.
L’avion de Volodymyr Zelensky est arrivé à Ankara, en Turquie
Le président ukrainien a atterri jeudi à Ankara, où il doit rencontrer dans la journée son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. Dans une déclaration, il s’est interrogé sur la capacité de la délégation russe « à prendre des décisions » lors des pourparlers de paix entre Kiev et Moscou attendus en Turquie, la qualifiant de « factice ». « Nous devons comprendre quel est le niveau de la délégation russe, quel est son mandat, si elle est capable de prendre des décisions elle-même, car nous savons tous qui prend les décisions en Russie », ajoutant qu’il « réfléchira » à son plan d’action après sa rencontre à Ankara avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogdan.
Il a affirmé avoir emmené une délégation ukrainienne « du plus haut niveau » en Turquie : elle comprend Andrii Sybiha, le ministre des affaires étrangères ; Rustem Umerov, le ministre de la défense ; Andri Hnatov, le chef de l’état-major général ; et Vassyl Maliouk, le chef du service de sécurité d’Ukraine (SBU).
La délégation russe envoyée par Vladimir Poutine est arrivée dans la matinée, selon la diplomatie russe, sans Vladimir Poutine. Les représentants de Moscou sont « disposés à mener des négociations sérieuses », a assuré la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, Maria Zakharova, lors de son briefing hebdomadaire.
L’Ukraine dévoile quelques caractéristiques de ses drones de surface Magura
Le Magura V5 est le drone principal de l’arsenal du HUR, capable d’emporter une mitrailleuse, de transporter jusqu’à 320 kilos d’explosifs et de fonctionner en autonomie jusqu’à quarante-huit heures. C’est le drone le plus rapide de la famille, capable d’atteindre une vitesse de 90 km/h à pleine charge. Le Magura V6P est une version de reconnaissance, patrouille, sauvetage et transport de marchandises. Le Magura V7 est une nouvelle version capable de rester en mer jusqu’à sept jours et de parcourir 1 500 km. Equipé de missiles antiaériens AIM9/P-73 ou d’une mitrailleuse, il peut également être utilisé comme drone kamikaze et a été utilisé pour abattre des avions de combat russes en Crimée.
Volodymyr Zelensky en route pour la Turquie, où il doit rencontrer Recep Tayyip Erdogdan
Volodymyr Zelensky a décollé pour Ankara, en Turquie où il doit rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogdan jeudi, a fait savoir un responsable ukrainien à l’Agence France-Presse (AFP). Le président ukrainien a déclaré qu’il ne discuterait avec aucun autre dirigeant russe que son homologue, Vladimir Poutine, qui avait lui-même suggéré dimanche cette reprise de pourparlers « sans condition préalable », après avoir rejeté la proposition de Washington, soutenue par Kiev et ses alliés européens, d’un cessez-le-feu de trente jours. Un responsable ukrainien a cependant déclaré jeudi à Reuters que Volodymyr Zelensky prendrait une décision définitive à ce sujet après s’être entretenu avec M. Erdogan.
Donald Trump dit qu’il pourrait se rendre en Turquie vendredi en cas de progrès dans les discussions
Le président des Etats-Unis a affirmé jeudi à Doha que, si les négociations entre la Russie et l’Ukraine progressaient, il pourrait se rendre en Turquie. « Vous savez, si quelque chose se passait, j’irais vendredi », a déclaré Donald Trump au Qatar, deuxième étape d’une tournée dans le Golfe.
De son côté, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a déclaré, peu avant le début d’une réunion des ministres des affaires étrangères de l’OTAN à Antalya, en Turquie, que Donald Trump « a[vait] clairement signifié qu’il souhaitait la fin de la guerre [et qu’il était] ouvert à quasi tous les mécanismes permettant de parvenir à une paix juste et durable » qui « permettra non seulement de mettre fin à cette guerre, mais aussi d’éviter qu’une nouvelle guerre ne commence un jour ou l’autre ».
« Il y a beaucoup de travail. Nous restons engagés dans cette voie. Evidemment, comme tout le monde, nous sommes impatients, nous voulons que cela se produise, mais c’est difficile (…), nous espérons que des progrès seront bientôt réalisés ici », a-t-il déclaré.
Il faut un « cessez-le-feu » avant toute négociation de paix en Ukraine, rappelle Jean-Noël Barrot
Un cessez-le-feu en Ukraine est un préalable indispensable avant toute négociation de paix en Ukraine, sous peine de répéter les erreurs de 2022, a estimé jeudi Jean-Noël Barrot, le ministre des affaires étrangères français.
Des discussions « techniques » sont prévues en Turquie et, de ces pourparlers, il est possible d’espérer « obtenir un cessez-le-feu, sans condition, immédiat, qui permette l’ouverture de négociations », a déclaré M. Barrot à Antalya avant une réunion informelle des ministres des affaires étrangères de l’OTAN. Mais, a-t-il ajouté, il faut « éviter de retomber » dans les pièges qui ont fait échouer de précédentes discussions à Istanbul, en 2022. Et, « le premier de ces pièges, c’est que les discussions se tiennent sans un cessez-le-feu, parce qu’on ne négocie pas sous les bombes », a-t-il affirmé.
La délégation russe est arrivée à Istanbul pour des négociations avec l’Ukraine
La délégation russe est arrivée à Istanbul, où vont se tenir des négociations directes avec l’Ukraine, annonce l’agence de presse étatique russe TASS.
Dans une déclaration aux journalistes relayée par TASS, le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, a par ailleurs fait savoir que Vladimir Poutine avait organisé une réunion, mercredi, pour préparer les négociations avec Kiev, en présence notamment de Sergeï Lavrov (ministre des affaires étrangères), Andreï Belooussov (ministre de la défense), Viktor Zolotov (directeur de la garde nationale), Sergueï Choïgou (secrétaire du Conseil de sécurité), Valeri Guerassimov (chef d’état-major général des forces armées) et Alexandre Bortnikov (directeur du FSB).
Interrogé sur la durée prévue de ces discussions, le porte-parole s’est contenté de dire que jeudi marquait le début des négociations. « Tout va dépendre des progrès », a-t-il affirmé.
« Prudemment optimiste », le chef de l’OTAN espère « des progrès » diplomatiques dans les deux prochaines semaines
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, s’est dit jeudi « prudemment optimiste » quant à une éventuelle percée dans les négociations sur l’Ukraine, d’ici à deux semaines.
« Je reste prudemment optimiste et pense que si les Russes sont prêts à jouer le jeu, et pas seulement les Ukrainiens, (…) des progrès pourraient être réalisés au cours des deux prochaines semaines », a-t-il déclaré à son arrivée à Antalya, en Turquie, pour une réunion des ministres des affaires étrangères de l’OTAN.
Il appartient à la Russie de franchir « les prochaines étapes », a-t-il aussi dit, ajoutant que « la balle [était] clairement dans le camp de la Russie ».
A quelques heures des négociations, Moscou attaque l’Ukraine avec 110 drones, affirme l’armée de l’air ukrainienne
Alors que des pourparlers pour un cessez-le-feu s’engagent jeudi entre la Russie et l’Ukraine, l’armée de l’air ukrainienne a signalé que Moscou avait lancé 110 drones de type Shahed et des « drones imitateurs » (des leurres), dans la nuit de mercredi à jeudi. L’armée ukrainienne dit en avoir abattu 62 partout dans le pays. Par ailleurs, la localisation de 29 « drones imitateurs » a été perdue, ces derniers étant tombés sans atteindre leur cible.
Toujours selon la même source, les oblasts de Soumy, Dnipropetrovsk, Poltava, Kiev et d’Ivano-Frankivsk ont été touchés par ces attaques de drones nocturnes. Plusieurs explosions ont été rapportées, notamment par le média public ukrainien Suspilne, dans l’oblast d’Ivano-Frankivsk, à 4 h 41, 5 h 32, 5 h 47 et encore à 5 h 52.
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