Cette tribune paraît dans « Le Monde de l’éducation ». Si vous êtes abonné au Monde, vous pouvez vous inscrire à cette lettre hebdomadaire en suivant ce lien.

La victoire à la présidentielle américaine de Donald Trump suscite autant d’effervescence que de craintes en l’avenir. Elle fait également réfléchir sur les motivations d’un vote massif et populaire pour un candidat atypique, aux multiples démêlés avec la justice et défendant une politique conservatrice, protectionniste et climatosceptique. N’est-ce pas le résultat de multiples petites claques ressenties par des populations déclassées, une sorte de vengeance contre des populations perçues comme à l’origine de ces humiliations ? Ce qui se passe outre-Atlantique n’est pas complètement étranger à ce qui se passe en Europe et en France en particulier. Interrogeons-nous sur ce qui serait souhaitable pour éviter de telles conséquences, notamment en matière d’éducation.

Tant pour les familles que pour les élèves eux-mêmes, que peut faire l’école ? Que peut-elle tenter de modifier en matière de plaisir de s’y rendre pour apprendre et de valorisation des progrès de chacun, mais aussi plus largement de mobilisation citoyenne et de priorisation des intérêts communs ? Les travaux de recherche en matière de pédagogie sont porteurs d’un patrimoine conséquent. Il peut devenir une aide précieuse, particulièrement en ce moment. Plusieurs pistes sont envisageables.

Tout d’abord, construire un espace sans menace, c’est-à-dire faire de l’école un lieu où enfants et adolescents sont convaincus que personne ne viendra contrevenir à leur sécurité physique et affective. Cela passe par l’explication claire de règles solides, ainsi que de sanctions éducatives faites pour en rappeler l’existence – et pas pour dévaloriser les élèves.

Recevoir et donner

Cela passe également par une formation à des techniques de gestion des conflits relationnels, afin que de petits différents ne dégénèrent pas en faits de violence ou en situation de harcèlement, dans et hors l’école. Je pense notamment à des approches comme les messages clairs [qui consistent, pour deux élèves en conflit, à verbaliser ses émotions et à tenir compte du ressenti de l’autre] ou les élèves médiateurs. Ce sont autant d’approches qui participent à une véritable éducation à la paix, qui, loin de tout angélisme en la nature humaine, donne la possibilité à chacun de résoudre ses rancœurs pour vivre sans pression avec les autres.

Il vous reste 63.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version