Fondateur du magazine russe d’information Itogi, créé en 1996 en coopération avec l’hebdomadaire américain Newsweek, Sergueï Parkhomenko, 61 ans, n’a pas seulement une riche carrière de journaliste derrière lui. Il est aussi à l’origine de nombreuses initiatives civiques, comme Dissernet, une plateforme qui traque le plagiat dans la science russe, ou Dernière adresse, qui appose des centaines de plaques commémoratives des victimes du stalinisme sur des immeubles de Moscou, de Saint-Pétersbourg ou d’Ekaterinbourg.

Proche de l’organisation non gouvernementale Memorial, il vit en exil depuis 2021, année où la célèbre association de défense des droits humains et de préservation de la mémoire des victimes du pouvoir soviétique a été dissoute.

Il anime aujourd’hui le projet Redkollegia (« Comité de rédaction »), financé par l’homme d’affaires philanthrope Boris Zimin, qui récompense, chaque mois, des journalistes russes non affiliés au pouvoir pour la qualité de leur travail.

Que représentent aujourd’hui, dans une Russie impliquée dans une guerre qu’elle a elle-même déclenchée, les commémorations de la victoire de 1945 ?

Depuis Vladimir Poutine, le changement est spectaculaire. Je me souviens que, avant, chez mes grands-parents il y avait une table dressée, des amis invités, mais c’était avant tout une fête de la douleur, du souvenir.

Et puis, les célébrations de la Grande Guerre patriotique [ainsi appelle-t-on la seconde guerre mondiale en Russie] sont devenues un instrument de propagande militariste, une fête d’agression contre tout le monde sur le thème « on peut le refaire ».

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