Violette Vianney, à Paris, le 29 août 2025.

Dans les couloirs feutrés du quadrilatère des Archives nationales, une des annexes du ministère de la culture, située au cœur du Marais, à Paris, Violette Viannay marche vite, très vite. A 34 ans, cette cheffe de cabinet de la direction générale de la création artistique, l’une des cinq entités du ministère, mène sa vie professionnelle tambour battant. Rien ne la distingue de ses collègues, si ce n’est sa taille. Atteinte d’achondroplasie, la forme la plus courante de nanisme, elle s’est imposée dans un environnement où les préjugés persistent. « Au cœur du réacteur », elle entend démontrer que la petite taille n’empêche ni l’autorité ni la compétence.

Avec une conviction inébranlable, Violette Viannay explique que son « ambition était d’avoir une solide expérience en politiques publiques ». En 2023, elle postule « doutant toutefois de [sa] crédibilité, due à [sa] taille, dans le cadre de ce type de fonction ». Christopher Miles, directeur général de la création artistique, dont le rôle consiste à définir, coordonner et évaluer la politique de l’Etat relative aux arts visuels et au spectacle vivant, assure ne pas s’être arrêté à ce « détail » : son CV ne mentionnait pas la qualité de travailleur handicapé. Dans son élégant bureau aux tables couvertes de livres, il se souvient : « C’était une candidature comme une autre. Sa prédécesseure m’avait vanté ses atouts et s’était contentée d’ajouter : “Tu verras, elle est un peu spéciale”. »

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