Vincent Ledoux  à l’Assemblée nationale, le 14 Janvier 2020.

Parlementaire en colère

« La route ne peut pas être le théâtre des conséquences de nos lenteurs réglementaires. » Peu habitué aux coups de gueule, le député Vincent Ledoux (Ensemble pour la République) a multiplié les prises de parole médiatiques pour dénoncer « un angle mort juridique », après le décès, le 1er novembre à Lille, d’un étudiant de 19 ans percuté par un chauffard qui venait d’inhaler du protoxyde d’azote. « Ce gaz, vendu librement sous couvert d’un usage culinaire, est devenu une drogue de société », estime l’élu. Déplorant qu’« aucune disposition du code de la route ne permet[te] aujourd’hui de sanctionner » ces conduites à risque, il réclame la création d’une « infraction spécifique ». « Je pense qu’il faut plaider pour un changement de loi », a également déclaré le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, en visite dans le Nord deux jours après le drame.

Familier du dossier

Dans une question écrite au ministère de l’intérieur, publiée au Journal officiel le 8 juillet 2025, le député de la 10e circonscription du Nord (département très touché par l’usage détourné du gaz) alertait déjà sur la conduite sous protoxyde d’azote, « sujet de santé publique et de sécurité routière ». Pourtant, le 29 janvier, comme une majorité d’élus macronistes, il n’avait pas participé au vote, à l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi transpartisane visant à restreindre sa vente aux seuls professionnels, largement adoptée. « Je suis redevenu député le 24 janvier [2025], à la suite du retour de Gérald Darmanin au gouvernement, nous explique Vincent Ledoux. Les premiers jours ont été très denses. Dans ce contexte, ce vote m’a effectivement échappé – ce que je regrette, bien sûr. »

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