Histoires Web mercredi, décembre 24
« Vie chère » : pourquoi des juges d’instruction enquêtent sur le Groupe Bernard Hayot, leader de la grande distribution en outre-mer

Longtemps, Bernard Hayot s’est borné à suivre son mantra : « Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit ». A 91 ans, l’homme d’affaires issu d’une famille de békés – les descendants des colons arrivés en Martinique au XVIIe siècle – est toujours président du groupe portant son nom, GBH. D’un élevage de poulets lancé en 1960, la firme est devenue un conglomérat de 300 sociétés et 18 000 employés, dépassant les 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, avec ses deux fils et son gendre comme directeurs généraux. Principalement implantées en outre-mer, leurs affaires vont de la grande distribution (52 % du chiffre d’affaires, dont les franchises Carrefour, MBricolage, Decathlon) à l’automobile (37 %, dont les concessions Renault) en passant par la production de rhum, de yaourts et de béton.

Visé lors des manifestations contre « la vie chère » à l’automne 2024 – l’Insee observe une différence de 42 % entre les prix des produits alimentaires dans l’Hexagone et en Guadeloupe –, le Groupe Bernard Hayot est cependant passé à une communication tous azimuts. Dernier épisode, jeudi 18 décembre, avec les révélations de Libération sur l’ouverture d’une information judiciaire visant le groupe pour « entente », « abus de position dominante » et « escroquerie en bande organisée » le 29 août, à la demande du Parquet national financier. Désormais, l’enquête est entre les mains de deux juges d’instruction.

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