
A l’entrée d’un immeuble carré et blanc au bout d’une ruelle calme, dans le 19e arrondissement de Paris, se tient, essoufflée, Lorette (elle a souhaité rester anonyme), la locataire d’un logement social de 50 mètres carrés. Situé au dernier étage, l’appartement est lumineux, avec parquet et voûte entre le salon et la salle à manger. Seul problème : il n’est pas isolé et est donc classé F au diagnostic de performance énergétique (DPE). « L’hiver, on a trop froid. On a déjà atteint des températures baissant à 12 degrés. Et en été, on meurt de chaud. Il faisait 30 degrés dans la cuisine hier », raconte la trentenaire en montrant les volets de fortune que son compagnon et elle ont confectionnés pour tenter de se protéger, un peu mieux, de la chaleur.
Son appartement est donc considéré comme une passoire thermique et aussi, désormais, comme une « bouilloire thermique », soit un logement qui devient invivable à cause de la chaleur. Les conséquences : mauvais sommeil la nuit, transpiration accrue, difficulté à se déplacer tant il fait chaud et volonté de passer du temps en dehors. Alors que le phénomène prend de l’ampleur, la Fondation pour le logement des défavorisés, ex-fondation Abbé Pierre, publie jeudi 26 juin un rapport intitulé Chaud dedans !. Un tiers des habitations en France seraient concernés, selon le syndicat représentant les industriels Ignes, cité dans l’étude.
Il vous reste 73.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.