Une équipe japonaise apporte la démonstration que de nombreux mammifères peuvent s’oxygéner par voie rectale, lors de la remise du prix Ig Nobel de physiologie à Cambridge, aux Etats-Unis, le 12 septembre 2024.

Parfois, sous la blouse blanche des scientifiques, quelques clowns sommeillent, bien cachés. C’est la mission des Ig Nobel (prononcez quelque chose comme « ignoble » avec un accent anglais) de les dénicher. Bien plus décontractée que celle des Nobel, la cérémonie annuelle de ces prix de la science dite « improbable », celle qui fait sourire d’abord et réfléchir ensuite, celle qui répond à toutes les questions même – voire surtout – les plus saugrenues, s’est tenue jeudi 18 septembre à l’université de Boston (Etats-Unis). Toujours sous la férule bienveillante, si ce n’est potache, de son organisateur, l’Américain Marc Abrahams.

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Comme pour les 34 précédentes éditions, la cuvée 2025 comptait dix catégories, dont l’énoncé fluctue d’une année sur l’autre. Contrairement aux « vrais » prix Nobel qui ne récompensent pas une personne morte, les Ig Nobel n’ont pas ce tabou – ils en ont d’ailleurs fort peu –, et c’est un chercheur disparu en 1989, William Bean, qui a été honoré dans la catégorie « littérature » pour avoir produit une œuvre d’une rare constance dans sa thématique : la vitesse à laquelle poussait l’ongle de son pouce gauche, que ce médecin américain a mesurée pendant trente-cinq ans, publiant ses résultats à intervalles réguliers et devenant une légende de la science improbable. Rappelons que les ongles, un peu comme les anneaux de croissance des arbres, enregistrent des informations et permettent de reconstituer l’exposition de leurs propriétaires à différentes substances plus ou moins toxiques. Savoir la vitesse à laquelle ils poussent donne accès à la date où telle ou telle molécule y a été intégrée.

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