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Nicolas Turquois, dans la salle des Quatre-Colonnes, à l’Assemblée nationale, le 5 novembre 2024.

En marge du débat sur l’abrogation de la réforme des retraites, jeudi 28 novembre au soir, les huissiers de l’Assemblée nationale et des élus ont dû s’interposer entre plusieurs députés, à la suite d’un incident provoqué dans l’hémicycle par le député (Vienne, MoDem) Nicolas Turquois, selon des sources parlementaires et des images.

M. Turquois est monté dans les travées de l’hémicycle au cours d’une suspension de séance vers 22 h 30, se montrant menaçant envers un député socialiste, Mickaël Bouloux. « Ma famille a été menacée ! Et ce sont des personnes de ton village ! », aurait lancé le premier au deuxième, selon Le Figaro. Selon une source au MoDem, le député de la Vienne s’est plaint auprès de M. Bouloux des « menaces, insultes et coups de téléphone » reçus en raison de son opposition à l’abrogation de la réforme des retraites, alors discutée par les députés dans le cadre de la niche de La France insoumise (LFI).

Le député (Essonne, LFI) Antoine Léaument a raconté avoir été ensuite menacé par M. Turquois, alors qu’il lui demandait de sortir. « Je lui disais “si vous êtes violent, sortez”. Il est descendu, il est venu vers moi et a dit “à cause de toi je suis menacé” », a déclaré M. Léaument sur BFM-TV et LCI, estimant que l’élu du camp présidentiel « est complètement sorti de ses gonds ». Alors que la situation s’envenimait, le président du groupe MoDem, Marc Fesneau, est intervenu, ainsi que d’autres élus et des huissiers, afin que M. Turquois sorte de l’hémicycle, ce qu’il a fini par faire, sous les huées de la gauche, comme le montrent des images tournées par le député (Haute-Vienne, LFI) Damien Maudet, postées sur le réseau social X.

Le député dénonce des « méthodes inacceptables de LFI »

A la reprise des débats, le président de séance, Xavier Breton (Ain, Les Républicains) a fait savoir qu’il proposerait à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, d’évoquer l’incident lors de la prochaine réunion du bureau de l’Assemblée, en vue d’une sanction, notamment réclamée dans l’hémicycle par le socialiste Arthur Delaporte, député du Calvados. Antoine Léaument a fustigé l’incident et remercié les huissiers d’être intervenus estimant qu’il se serait sinon « pris une beigne », tandis que le président du groupe MoDem a également pris la parole pour dire qu’il « regrettait » les gestes de son collègue.

Vendredi matin, M. Turquois a affirmé sur BFM-TV qu’il « regrette » d’avoir « pété un câble » et a assuré qu’il présenterait ses excuses au député socialiste Mickaël Bouloux. Il a toutefois dénoncé des « méthodes inacceptables de La France insoumise ». L’élu a ainsi évoqué une « liste de députés qui ont déposé des amendements » pour s’opposer à la proposition d’abrogation de la réforme des retraites, « largement diffusée par les réseaux de La France insoumise » et envoyée « à [ses] proches », une manière selon lui de faire « pression » sur ces derniers. M. Turquois a reconnu être allé vers M. Léaument « de façon dynamique », mais assure n’avoir « eu aucune volonté de lui asséner une beigne ».

« On ne peut que déplorer [l’incident] », a réagi la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, interrogée vendredi matin sur France 2, « parce que je crois qu’à la fin, au-delà des individualités, c’est l’image que nous renvoyons collectivement ». Si la ministre issue des rangs macronistes a jugé légitime « que le débat se tienne, qu’il soit parfois tendu, que les députés défendent leurs convictions, portent leurs positions par des amendements », elle a qualifié les images de jeudi soir d’« inadmissibles » et de « déplorables ».

L’incident est intervenu à la fin d’une journée tendue, au cours de laquelle les députés de la coalition gouvernementale (MoDem, Renaissance, Horizons, Les Républicains) ont ralenti les débats sur une proposition de loi LFI visant à abroger la réforme des retraites de 2023, afin d’éviter d’arriver à un vote qui aurait été perdu pour eux, en raison du soutien au texte du Nouveau Front populaire et des élus du Rassemblement national.

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Ce n’est pas la première fois que Nicolas Turquois manque d’en venir aux mains avec certains de ses collègues, comme le rapporte Le Figaro. Il s’était accroché il y a plusieurs semaines avec les députés d’extrême droite Emeric Salmon et Jean-Philippe Tanguy, dans la salle des Quatre-Colonnes.

Le Monde avec AFP

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