Une mission pour tenter d’amoindrir l’offensive des climatosceptiques contre la transition écologique. Lundi 8 septembre, quelques heures avant d’échouer à obtenir la confiance de l’Assemblée nationale, le premier ministre, François Bayrou, désormais démissionnaire, a signé une lettre pour lancer une mission « qui aura pour objectif de documenter et de quantifier l’étendue de la fracture écologique ainsi que de formuler des recommandations pour en mitiger ses effets », selon le document que Le Monde a pu consulter.
Cette idée avait été émise par la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, lors de ses vœux, le 28 janvier. A l’époque, les attaques de l’extrême droite et de la droite contre les agences de l’environnement se multipliaient. Lors de sa déclaration de politique générale, le 14 janvier, M. Bayrou avait lui-même critiqué les agents de l’Office français de la biodiversité qui « viennent contrôler le fossé ou le point d’eau avec une arme à la ceinture, dans une ferme déjà mise à cran, c’est une humiliation, et c’est donc une faute ». Quelques mois après la crise agricole et dans le sillage de l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, de nombreux responsables politiques décrivaient l’écologie comme un effort demandé par les « élites » aux catégories populaires et aux travailleurs.
La proposition de Mme Pannier-Runacher avait ensuite été validée par Emmanuel Macron et François Bayrou lors d’un conseil de planification écologique, le 31 mars. « Dans ce contexte politique où beaucoup de personnalités politiques attisaient l’idée d’une écologie pour les bobos et contre les classes populaires, nous voulions avoir un vrai travail d’économistes pour expertiser les conséquences du changement climatique, des pollutions et de l’effondrement de la biodiversité dans différents territoires et sur différentes catégories de la population », explique le cabinet de la ministre.
« Faire le panorama le plus complet possible »
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