Donald Trump en décembre 2024.

Une centaine d’organisations de presse et de médias internationaux ont demandé, jeudi 11 septembre, à l’administration Trump de renoncer à raccourcir la durée des visas pour les journalistes étrangers aux Etats-Unis.

« Cela nuirait à la position mondiale de l’Amérique, au lieu de la renforcer », plaident les signataires d’une lettre ouverte, dont la BBC (Grande-Bretagne), la ZDF (Allemagne), les agences Associated Press, Agence France-Presse et Reuters ou encore les associations de défense de la presse RSF (Reporters sans frontières) et FIJ (Fédération internationale des journalistes).

Fin août, l’administration Trump a proposé de réduire la durée de séjour aux Etats-Unis des étudiants et journalistes étrangers, dans un contexte de renforcement des restrictions à l’immigration légale dans le pays. Un communiqué du département de la sécurité intérieure affirmait ainsi sans preuves, le 27 août, que les détenteurs de ces visas présentent « des risques pour la sécurité ».

Les journalistes étrangers seraient désormais limités à des séjours de deux cent quarante jours, tout en pouvant solliciter des renouvellements pour des périodes identiques. Les journalistes chinois, eux, seraient limités à quatre-vingt-dix jours. Jusqu’à présent, les Etats-Unis octroyaient aux journalistes des visas d’une durée allant jusqu’à cinq ans.

« Un système à fort potentiel d’abus »

Les signataires de la lettre ouverte jugent que cette réduction de la durée des visas « perturberait ce système qui a fait ses preuves, créerait de l’instabilité pour les correspondants et leur famille, et amoindrirait la quantité et la qualité de la couverture en provenance des Etats-Unis ». Pour RSF, les changements envisagés, qualifiés de « dangereux », pourraient avoir « des conséquences dramatiques sur la liberté de la presse » avec « un système à fort potentiel d’abus, car l’administration Trump punit systématiquement les journalistes et les médias qui critiquent ses politiques ».

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La réduction de durée envisagée « risque de rendre le monde moins informé sur l’actualité et les affaires courantes américaines. Les nations rivales et les puissants adversaires [du pays] s’empresseront de remplir ce vide avec des récits sur les Etats-Unis qui serviront leurs propres intérêts avant la vérité », poursuivent les signataires de la lettre. Parmi eux, figurent des médias audiovisuels publics (France Télévisions, Radio France, l’Australien ABC…), des journaux nationaux (le canadien The Globe and Mail, l’irlandais The Irish Times…) ou encore l’Association des journaux coréens.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait déjà envisagé de réduire la durée des visas journalistes – une mesure abandonnée par l’administration Biden.

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Le Monde avec AFP

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