Avec ses imposantes pyramides, Teotihuacan, une cité proche de l’actuelle Mexico, a compté jusqu’à 125 000 habitants à son apogée, dans la première moitié du premier millénaire de l’ère chrétienne. Cosmopolite, elle possédait des quartiers occupés par diverses ethnies d’Amérique centrale, attirées dans cette métropole qui était un centre à la fois politique, religieux et commercial. Mais contrairement aux signes laissés par les Mayas et les Aztèques, dont les langues écrites ont pu être déchiffrées, notamment grâce à des codex, ceux qui ornent les bâtiments et les poteries de Teotihuacan restent une énigme.

Un mystère que deux chercheurs de l’université de Copenhague disent avoir commencé à percer, dans un article publié par la revue Current Anthropology d’octobre. Magnus Pharao Hansen et Christophe Helmke y font l’hypothèse que ces inscriptions et sculptures étaient bien une écriture traduisant une langue aujourd’hui disparue, l’uto-aztèque, qui serait l’ancêtre du nahuatl aztèque, du cora et du huichol.

Les deux chercheurs ne pouvaient partir des langues amérindiennes encore parlées aujourd’hui pour espérer remonter à celle supposément écrite il y a deux mille ans. « Cela reviendrait un peu à essayer de déchiffrer les runes gravées sur les célèbres pierres runiques danoises, telles que la pierre de Jelling, en utilisant le danois moderne. Ce serait anachronique. Il faut essayer de lire le texte en utilisant une langue plus proche dans le temps et contemporaine de celle qu’on essaie de déchiffrer », explique Christophe Helmke.

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