En AG à Paris-I, pas de blocage, mais un soutien sur les piquets de grève
A l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, dans un amphithéâtre comble, plus de 200 étudiants mais aussi quelques doctorants et professeurs réunis en assemblée générale ont décidé de ne pas voter le blocage de la faculté. Pour « bloquer le pays », leur stratégie est autre : rejoindre les piquets de grève des cheminots. « Il y a zéro raison de croire que parce qu’on change la tête du buste avec la chute de François Bayrou, l’austérité va s’arrêter », affirme à la tribune Hortense, étudiante en master d’histoire médiévale, membre du NPA révolutionnaires. « Nous, étudiants, on n’a pas un rôle majeur dans la production, alors pour tout bloquer, on doit soutenir les travailleurs », complète Charlie.
Pour Dania, étudiante en histoire et elle aussi membre du NPA révolutionnaire, « la jeunesse doit dire non au projet de société que le gouvernement et Macron essayent de nous imposer d’en haut en finançant toujours plus les grandes entreprises et l’armée. Tout cela, c’est au détriment de nos conditions d’études ».
D’ici quelques jours, ces étudiants prévoient de se retrouver à nouveau afin d’« imposer le sujet étudiant » également. « Nous manquons de personnels, et il n’y a même pas assez de profs pour assurer des TD qui sont donc supprimés », déplore un étudiant en double licence histoire et géographie. Cassandra, en master de sciences politiques, déclare que les étudiants boursiers sont toujours en attente de validation de leur statut par les Crous et n’ont encore perçu aucune aide financière.
Carolina, étudiante en master et militante du collectif Le Poing levé, insiste sur un autre mot d’ordre déjà maintes fois avancé depuis deux ans : la fin des partenariats de l’université avec « des entreprises génocidaires en Palestine, notamment Thales ».
Face au dispositif policier annoncé par le ministre démissionnaire de l’intérieur Bruno Retailleau, il a été prévu de « protéger les étudiants racisés » en les intégrant au cœur des cortèges. Alors que la rentrée officielle n’a lieu que le 15 septembre, des étudiants demandent une « dispense d’assiduité » dès cette date afin de permettre à tous d’aller manifester dans la durée.