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Le risque que courent les citoyens chinois en rencontrant des diplomates étrangers devient au fil des procès de plus en plus évident. Vendredi 29 novembre, un tribunal de Pékin a condamné à sept ans de prison pour « espionnage » un journaliste de la presse officielle en raison de ses contacts avec des diplomates japonais en Chine. Dong Yuyu, éditorialiste du Quotidien de la clarté, l’une des grandes publications du Parti communiste chinois, avait été arrêté en février 2022 au cours d’un déjeuner avec un diplomate nippon. Ce dernier avait été retenu et interrogé avant d’être relâché.

« Le verdict de ce jour est une grave injustice non seulement à l’encontre de Yuyu et de sa famille, mais aussi de tous les journalistes chinois libres dans leur pensée et de tout citoyen chinois ordinaire attaché à avoir un contact amical avec le reste du monde », dénoncent ses proches dans un communiqué. Ils ajoutent que les visites de ses avocats et la conscience du soutien du monde extérieur ont aidé le journaliste à ne pas vaciller durant ses deux ans et demi de détention en attente de sa peine. Ils relèvent que le jugement qualifie l’ambassadeur japonais de l’époque, Hideo Tarumi, et le diplomate devenu aujourd’hui consul à Shanghaï, Masaru Okada, d’agents d’une « organisation d’espionnage ».

Intellectuel libéral de 62 ans, Dong Yuyu était de longue date une plume de ce journal officiel du parti. Dong Yuyu, qui n’avait pas hésité à écrire qu’il était favorable à l’Etat de droit, avait également contribué au fil des ans à une revue réformatrice, Yanhuang Chunqiu, qui a perdu sa liberté de ton depuis sa reprise en main en 2016. Il avait également rédigé des articles pour les éditions en ligne en chinois du New York Times et du Financial Times. Il avait été invité à deux reprises, en 2010 et 2014, à travailler temporairement dans des universités au Japon et voyait régulièrement des diplomates et journalistes étrangers pour nourrir sa réflexion.

Intenses pressions

Son entourage explique dans le communiqué qu’il avait déjà subi d’intenses pressions pour ses écrits et voit dans la condamnation une sentence également pour ses positions réformatrices. Il avait été jugé en juillet 2023 à huis clos, mais l’annonce du verdict a longtemps été repoussée. « Les organes judiciaires chinois traitent les affaires en stricte conformité avec la loi. Ceux qui violent la loi et commettent des crimes ou infractions font l’objet de poursuites », a déclaré vendredi une porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning.

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