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Histoires Web jeudi, décembre 5
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Ça tombe bien, nous sommes tous les deux en avance. A vrai dire, c’est même lui le premier arrivé. Chaussé de baskets qui semblent avoir été taillées pour l’aventure, Ben Mazué, son border collie lové à ses pieds, a choisi une table en terrasse sur cette place de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement de Paris, dominée par l’imposante « petite église » Notre-Dame-de-la-Croix, chère à Charles Trenet. La poignée de main est franche, le sourire discret, la mine concentrée. « Qu’est-ce qu’on va faire exactement ? », demande l’artiste, comme si on allait se lancer dans une ablation du péritoine. Déjà, boire un coup. Une bière. D’abbaye, version pinte. On le sent sur la réserve. Peut-être parce que cela faisait une bonne année que le chanteur-musicien de Quand je marche − tube écrit après la rupture avec la mère de ses deux garçons − avait soigneusement évité les médias. Après s’être laissé « entièrement ensevelir » par la tournée des Zénith avec son spectacle « Paradis Tour » (trophée du concert de l’année aux Victoires de la musique 2022). La dernière date honorée, Ben Mazué, également lesté d’un disque d’or, a eu besoin d’une coupure. De disparaître.

« On fait des métiers d’artisan pas tellement balisés, dans lesquels on peut se perdre dans des projets trop dispendieux en termes d’efforts, surtout quand on rencontre des succès et que les sollicitations excitantes se multiplient », explique le musicien − « pardon, j’ai oublié de trinquer », se reprend l’artiste de 43 ans, aux yeux si profondément bleus qu’on lui pardonne volontiers. Il revient ces jours-ci en fanfare avec C’est l’heure, sorti le 27 novembre et premier titre de son prochain album Famille (en précommande mais réellement dans les bacs à compter du 28 février 2025). Avec un style mêlant parlé-chanté, soul et rap, Ben Mazué chronique le vertige de nos vies connectées, les peines de cœur, le désir très contemporain de « tailler la route » (titre d’un de ses tubes avec Grand Corps Malade et Gaël Faye).

Des courriers du cœur

De juin à la Toussaint, on avait déjà retrouvé son timbre de voix caressant en écoutant « Amour Jungle », son podcast de courriers du cœur lus, commentés et débattus avec des invités (11 épisodes, diffusés à raison de deux par mois). Il a lui-même animé ces émissions conçues avec Fanny Sydney – l’actrice de la série Dix pour cent, une « grande amie ». « Ce podcast est né pendant le confinement. Je me suis retrouvé bloqué chez moi, alors j’ai sollicité mes abonnés sur les réseaux pour qu’ils m’envoient des courriers du cœur. J’en ai reçu des centaines ! Mais je n’en ai rien fait à l’époque. »

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