Surtout, ne pas paraître isolé. Avant son audience, mercredi 18 décembre à 14 heures, devant la chambre de l’instruction de la cour d’Appel de Paris, à l’occasion de laquelle ses avocats vont demander sa remise en liberté, les camarades de l’antifasciste albanais, Rexhino Abazaj – surnommé « Gino » dans le milieu militant – veulent montrer tous les soutiens dont ils bénéficient. Leur ami, âgé de 32 ans et installé en France, est sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par la Hongrie. Il a été arrêté le 12 novembre en région parisienne par une équipe de la sous-direction antiterroriste. On lui reproche des violences commises en 2023 à Budapest.

Pas question, pour l’entourage du militant, de laisser faire. Une pétition a été publiée mardi 17 décembre sur le site de Mediapart, signée par 300 personnalités. On y retrouve, pêle-mêle, plusieurs parlementaires de gauche, le philosophe Etienne Balibar, l’ancienne magistrate et ex-candidate écologiste à l’élection présidentielle Eva Joly, l’avocat Arié Alimi, les écrivains Laurent Binet, Annie Ernaux et Sorj Chalandon, le cinéaste Robert Guédiguian mais aussi des personnalités plus polémiques comme la militante « décoloniale » Houria Bouteldja. La semaine précédente, c’est lors d’une conférence de presse tenue au Parlement européen, que ses avocats, MMe Laurent Pasquet-Marinacce et Youri Krassoulia, ont voulu faire connaître la situation de leur client.

La justice magyare reproche à Rexhino Abazaj sa participation à des violences contre des militants d’extrême droite, le 11 février 2023. Ce jour-là est traditionnellement celui d’un rassemblement néonazi à Budapest, appelé le « Jour de l’honneur ». Cette manifestation entend célébrer la mémoire des SS et de leurs collaborateurs locaux. Des militants antifascistes ont organisé une contre-manifestation, où des violences ont éclaté entre militants des deux bords.

« Offrir les antifascistes en trophée »

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