Sur les hauteurs du quartier populaire de Montravel, à l’entrée de Nouméa, la nature a repris ses droits sur les bastions walls, ces cages de métal doublées de sacs remplis de gravats installés là il y a un an par les forces de l’ordre pour défendre l’entrée du réservoir qui alimente les 100 000 habitants de la capitale en eau potable. Des plantes ont visiblement trouvé un terrain accueillant dans le sable de ces cages. Les fils de fer barbelés posés le long de la paroi abrupte, épars et distendus, rappellent eux aussi que la flambée de violences, qui a maintenu la capitale néo-calédonienne et sa banlieue sous tension pendant des mois, est désormais éteinte.

En contrebas, les maisons de la « cité mélanésienne », construites dans les années 1960 pour accueillir les travailleurs venus satisfaire les besoins en main-d’œuvre de l’industrie du nickel alors en plein boom et les barres d’immeuble de Pierre-Lenquette, plus récentes. Et surtout, en bordure de la voie express les ruines de la Société Le Froid, incendiée au premier jour des émeutes, le 13 mai 2024. Les images de l’épaisse fumée noire, visible à des kilomètres à la ronde, qui s’est échappée pendant des jours de l’usine ont marqué les esprits.

L’usine de la société Le Froid, dans le quartier de Montravel, à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), le 7 mai 2025.

Il y a un an, le quartier était en effervescence. Tout proche du centre-ville et de l’usine métallurgique de la SLN, Montravel a joué un rôle stratégique dans la mobilisation indépendantiste contre le dégel du corps électoral. Chaque nuit, militants et forces de l’ordre s’affrontaient pour le contrôle de l’échangeur routier qui permet de sortir de Nouméa.

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