Un soldat ukrainien tire sur un drone Shahed russe qui traverse son secteur, dans l’oblast de Soumy, le 16 juin 2025.

Le gouvernement ukrainien applique à la guerre les enseignements du marketing. Depuis le printemps, un système de bonus baptisé « E-bal » motive les militaires à détruire davantage de cibles. Parallèlement, une armurerie en ligne, Brave1 Market, a été créée pour fluidifier les transactions entre unités combattantes et fabricants d’armes. Les bonus récoltés par l’intermédiaire du système E-bal sont convertibles en hryvnias (la devise ukrainienne) pour être dépensés sur la plateforme Brave1 Market.

E-bal est un jeu de mots formé sur « E », pour « électronique », et « bal », qui signifie « point ». Mais, surtout, ebal est le passé d’un des verbes les plus vulgaires en ukrainien et en russe. « Ebal » peut ainsi se traduire par « niqué ». Autrement dit, plus on « nique » de cibles, plus on gagne d’armes.

Il existe un barème détaillé pour chaque cible. Les plus difficiles à détruire sont celles qui rapportent le plus de points. « Tout en haut figurent le Jitel [très puissant brouilleur russe, le pire ennemi des drones] et les systèmes de défense antiaérienne, explique Oleksandr, dit « Saha », commandant d’une compagnie de dronistes au sein de la 23brigade mécanisée ukrainienne. Ensuite viennent la grosse artillerie, les canons automoteurs. Tout en bas figurent les voitures et l’infanterie. »

Il vous reste 84.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version