Deux hommes et une femme ont été mis en examen, vendredi 13 décembre, à Paris, dans l’enquête sur l’attaque en juillet d’un chauffeur de taxi près du Mans par un homme connu pour sa radicalisation islamiste et soupçonné de préparer une action violente, a-t-on appris vendredi.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que trois personnes avaient été mises en examen, notamment pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Deux d’entre elles ont été placées en détention provisoire, conformément aux réquisitions du PNAT. La troisième, qui avait sollicité un délai pour préparer sa défense, a été incarcérée en attendant l’audience devant un juge des libertés et de la détention, a-t-il précisé. Au moins sept personnes sont poursuivies dans ces investigations menées par un juge antiterroriste du tribunal de Paris.
Fin juillet, un homme de 30 ans radicalisé et soupçonné d’être l’assaillant, avait été mis en examen notamment pour enlèvement, séquestration, tentative d’assassinat, le tout en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il avait été incarcéré.
Le 16 juillet, il avait menacé un chauffeur de taxi avec arme puis l’avait grièvement blessé au cou, dans un endroit isolé de La Ferté-Bernard (Sarthe) avant de prendre la fuite. Les investigations cherchent notamment à déterminer s’il a préparé une autre action violente pendant ses deux jours de cavale.
Un assaillant qui se serait radicalisé en prison
Parmi les suspects mis en examen vendredi figure un Breton d’une trentaine d’années et fiché S, soupçonné d’avoir eu des échanges après l’attaque avec l’assaillant, a appris l’AFP de source proche du dossier. Contacté, son avocat, Charles Sabbe, n’a pas voulu s’exprimer.
Une femme vivant au Mans est, elle, soupçonnée d’avoir fourni un fusil à l’assaillant. « Elle conteste les charges et tout lien avec une quelconque entreprise terroriste », a réagi son avocat, Yassine Yakouti. « Mon cabinet la défend depuis plus de vingt ans. Si elle a pu avoir un passé judiciaire, celui-ci n’a jamais eu de lien avec des entreprises terroristes », a-t-il insisté, au sujet de cette femme qui a été condamnée pour trafic de stupéfiants.
Le troisième suspect, âgé d’une trentaine d’années, est soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire à l’assaillant, qu’il connaissait depuis plusieurs années selon l’une des sources proches du dossier, afin qu’il obtienne une arme. Contacté, son avocat, Ambroise Vienet-Legué, n’a pas souhaité s’exprimer.
Dans ce dossier, les enquêteurs estiment que l’assaillant s’est radicalisé en prison alors qu’il était détenu pour des faits de droit commun. Après sa sortie du centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe, il a « acquis des armes en vue de commettre une action violente au nom de l’idéologie djihadiste [du groupe] de l’Etat islamique dans des lieux publics au Mans », avait précisé le PNAT au moment de sa mise en examen. Selon des sources proches du dossier, il s’agissait d’une synagogue. Il avait finalement renoncé à son projet pour s’orienter vers l’attaque d’une entreprise, d’après le parquet antiterroriste.