La question des conditions de travail va-t-elle, enfin, prendre une place de premier plan dans le débat public français ? Dominique Méda, professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine-PSL, veut le croire. A ses yeux, le contexte actuel y est favorable, marqué notamment par une mise en lumière des souffrances vécues au travail (impacts sur la santé mentale…). Elle voit donc dans la récente parution de Travailler mieux (PUF, « La Vie des idées », 224 pages, 18 euros), en collaboration avec Le Monde, une contribution bienvenue pour faire vivre la réflexion sur ce sujet et, ce faisant, définir des voies d’amélioration de la qualité du travail.

Une rencontre organisée jeudi 18 septembre à Paris autour des auteurs de cet ouvrage collectif a justement été l’occasion de mettre en débat la question de la qualité du travail en France, sa faiblesse, et les leviers d’action pour la renforcer.

Comment expliquer le déficit de qualité observé ? « L’organisation du travail et du management sont en grande partie responsables des difficultés des salariés au sein des organisations », pointe l’économiste Coralie Perez. La financiarisation de l’économie, le management vertical, par les chiffres… De nombreux facteurs ont joué un rôle négatif, ces dernières décennies, avec « des effets délétères sur le sens du travail ». La stratégie industrielle « low cost » de la France basée sur la baisse des coûts du travail a pu, elle aussi, affecter la qualité du travail, note Bruno Palier, directeur de recherche du CNRS à Sciences Po.

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En conséquence, les Français qui avaient, et ont toujours, de fortes attentes concernant leur activité professionnelle ont pu se montrer particulièrement déçus de sa réalité quotidienne, limités qu’ils sont dans leur autonomie, et, souvent, dans l’incapacité de bien faire leur travail.

Une mesure attentive du management

Comment, dès lors, œuvrer à l’amélioration de leurs conditions de travail et apporter sens et bien-être aux salariés ? Les participants ont souligné la diversité des pistes pouvant être explorées (rémunérations, conciliation du travail avec la vie personnelle, évolution de la stratégie industrielle avec une montée en qualité…) et ont, au fil de leurs interventions, dessiné deux axes prioritaires.

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