
En s’avançant à la tribune de l’Organisation des Nations unies, lundi 28 juillet, Jean-Noël Barrot espérait que son discours puisse marquer l’histoire, plaçant la France à l’avant-garde de la diplomatie mondiale, en pavant un chemin vers la paix entre Israël et la Palestine. Mais les mots du ministre des affaires étrangères pourraient aussi s’évaporer dans les airs, alimentant une rhétorique aussi bien-pensante qu’inutile, entendue à maintes reprises, déjà, dans l’enceinte de l’ONU. Aux paroles, le Quai d’Orsay travaille donc à passer aux actes.
Chargé de confirmer la promesse, formulée quatre jours plus tôt par Emmanuel Macron, de reconnaître l’Etat palestinien en septembre lors de l’Assemblée générale de l’ONU, le chef de la diplomatie française a rappelé à quel point cette position, critiquée par Israël et son allié américain, s’inscrivait dans le droit-fil de la philosophie politique de la France, qui, du général de Gaulle à Jacques Chirac, en passant par François Mitterrand, s’est toujours montrée soucieuse du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
C’est ce principe qui a conduit la nation française à reconnaître Israël en 1949 et la pousse aujourd’hui à reconnaître l’Etat palestinien, a souligné le ministre des affaires étrangères, qui s’exprimait lors d’une conférence pour la solution à deux Etats coprésidée par la France et l’Arabie saoudite. « Il n’y a rien de plus précieux pour l’homme que la dignité de se tenir libre et debout sur la terre où plongent ses racines. Parce que le priver de ce droit conduit inévitablement au ressentiment, à la violence, à la guerre », a clamé M. Barrot devant un parterre de plus d’une centaine de représentants de pays membres.
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