Lors d’une étape de la Vuelta, entre Robledo de Chavela et Bola del Mundo (Espagne), le 13 septembre 2025.

Si le Danois Jonas Vingegaard (Visma-Lease a bike) devrait remporter, dimanche 14 septembre, son premier Tour d’Espagne, la 80e édition de la Vuelta a davantage été marquée par son contexte extra-sportif que les performances du peloton. Au matin de l’ultime étape, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a dit son « admiration » pour les manifestations propalestiniennes qui ont perturbé la course quotidiennement depuis son arrivée sur le sol espagnol. Au point que la Vuelta doit conclure sa route, dimanche à Madrid, sous protection policière renforcée

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La Vuelta rattrapée par la guerre à Gaza et le conflit israélo-palestinien

« Aujourd’hui s’achève la Vuelta, notre tour, le tour cycliste d’Espagne. Nous tenons à exprimer notre reconnaissance et notre respect absolu envers les sportifs, mais aussi notre admiration envers un peuple comme le peuple espagnol qui se mobilise pour des causes justes, comme celle de la Palestine », a déclaré le chef du gouvernement socialiste, lors d’un meeting à Malaga.

Parmi les voix les plus critiques en Europe de la situation humanitaire à Gaza, où Israël mène une guerre depuis près de deux ans – qu’il qualifie de « barbarie » –, Pedro Sanchez s’est dit fier de voir l’Espagne « briller comme un exemple » dans la défense des droits humains au niveau international.

« Nous, on n’est pour rien dans ce qui se passe à Gaza »

Partie de Turin (Italie) le 23 août, la Vuelta a été rythmée par les échappées et les heurts liés au conflit israélo-palestinien, se retrouvant malgré elle dans les turbulences de la guerre à Gaza. Blocages, intrusions et interruptions d’étape ont perturbé son parcours, les manifestants dénonçant la situation humanitaire à Gaza et contestant la présence de l’équipe Israel-Premier Tech dans le peloton. Une mobilisation dans un contexte de grande tension entre Israël et l’Espagne, qui a poussé les organisateurs à écourter plusieurs étapes – à Bilbao, Pontevedra, ainsi que l’ultime contre-la-montre individuel à Valladolid, jeudi.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’équipe Israel-Premier Tech efface la mention « Israel » de ses maillots sur le Tour d’Espagne

Lundi, Pedro Sanchez, qui avait reconnu l’Etat de Palestine en mai 2024, a annoncé des mesures pour « mettre un terme au génocide à Gaza », y compris un embargo sur les ventes d’armes vers Israël. L’ouverture d’une crise diplomatique avec le gouvernement israélien dirigé par Benyamin Nétanyahou.

Pour le peloton, il a fallu naviguer entre les manifestants, et les changements de programme au dernier moment. « Chacun a le droit de manifester, je respecte l’avis de tout le monde mais on peut le faire pacifiquement. Car nous, on n’est pour rien dans ce qu’il se passe à Gaza », a fait valoir le Suisse de la Groupama-FDJ, Stefan Küng, jeudi.

Lire aussi | La Vuelta à nouveau perturbée par des manifestants propalestiniens, Vingegaard grand vainqueur

En dépit des tensions, la 21e et ultime étape de la Vuelta arrivera à Madrid, dimanche, avec une sécurité renforcée. La préfecture de la région de Madrid a annoncé que des renforts de 1 500 membres des forces de l’ordre seraient déployés, samedi et dimanche, afin de concilier « la sécurité » des coureurs et « le droit légitime de tout citoyen à manifester ». Soit le plus important déploiement de forces de sécurité dans la capitale espagnole depuis le sommet de l’OTAN à Madrid en 2022.

Share.
Exit mobile version