Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction l’Afrique du Sud avec la rappeuse Yugen Blakrok, le trio punk Internet Girl et le duo électro formé par DJ Dadaman et Moscow Dollar.

« Tessellator », de Yugen Blakrok (feat. Cambatta)

Une boucle de guitare entêtante, une avalanche de scratchs et une flûte envoûtante qui s’invite progressivement, avant que la batterie n’offre son ossature rythmique au flow à la fois massif et poétique de Yugen Blakrok. Ainsi commence le morceau Tessellator, où la rappeuse née à Queenstown, dans la province du Cap-Oriental, s’imagine en orbite autour d’une planète à l’agonie en compagnie de l’Américan Cambatta. Ce titre postapocalyptique est extrait de son troisième album, The Illusion of Being, à paraître le 21 mai et présenté comme « une ode à la résilience et à la ténacité de l’esprit humain ». Yugen Blakrok y déploie un hip-hop qui fleure bon les années 1990, tout en y mêlant des influences de grunge, de blues et de trip-hop. On valide.

« Treat Him Like a Baby », d’Internet Girl

C’est « la » nouvelle sensation sud-africaine. Fondé en 2019, le trio Internet Girl souffle un vent de punk sur la nation Arc-en-Ciel, avec des morceaux décoiffants dopés à l’électro. Assumant une image « white trash » – comme Die Antwoord avant eux –, le chanteur (noir) Ntsika « TK » Bungane et les producteurs (blancs) Matty « Neese » Brugess et James « Griggs » Smith ont fait paraître leur premier EP de six titres, Role Model, en 2024, avant d’égrener les singles Boss et, dernièrement, Treat Him Like a Baby. Un nouveau genre au pays de l’amapiano ? « Cet espace ultra-alternatif dans lequel nous évoluons est particulièrement restreint, a confié Griggs au site Pan African Music. Il n’y a pas beaucoup de monde, et c’est vraiment ce qu’on espère changer. »

« Vana va Ndhoda », de DJ Dadaman & Moscow Dollar

Kwaito, gqom, amapiano… Parmi les sous-genres sud-africains de la house, il en est un, passé un peu plus inaperçu, qu’on appelle « bacardi ». Apparu au début des années 2000 dans le township d’Atteridgeville, près de Pretoria, il s’agit d’un « puissant cocktail de kwaito, de house et de synthpop », selon le label ougandais Nyege Nyege Tapes, spécialisé dans les musiques électroniques et qui a exhumé six morceaux inédits de deux figures du genre, le producteur Gift Mashaba, alias « DJ Dadaman », et le chanteur Moses Masaba, alias « Moscow Dollar ». Paru fin avril, leur EP Ka Gaza est, selon le label, « un chaînon manquant crucial qui aide à contextualiser l’influence considérable de Pretoria sur la scène sud-africaine en constante évolution ».

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