Tadej Pogacar a remporté son cinquième Tour de Lombardie, le 11 octobre 2025.

Pouvait-il en être autrement ? La saison des classiques ne devait-elle pas s’achever par un énième succès en solitaire de Tadej Pogacar ? Le Slovène n’a pas remporté tous les Monuments de l’année 2025 – ces cinq courses majeures d’une journée inscrites au calendrier –, mais jamais il ne s’est raté, encore moins sur le Tour de Lombardie, qu’il a fait sien depuis plusieurs années. A 27 ans, l’ogre de Komenda a remporté pour la cinquième fois de sa carrière, samedi 11 octobre, la dernière classique de la saison sur les routes transalpines.

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C’est autant que Fausto Coppi, légendaire cycliste italien, qui n’avait pas réussi l’exploit d’enchaîner les succès comme Tadej Pogacar, indéboulonnable patron du Tour de Lombardie depuis 2021 et premier coureur à remporter un Monument cinq fois d’affilée. Comme en 2023 et 2024, le Slovène a donc passé la ligne d’arrivée seul, après avoir largué ses principaux concurrents dans l’avant-dernière ascension de la journée, le passo di Ganda, à 36 kilomètres du terme de la course. « A chaque fois que je prends le départ, je sens que cette course est vraiment faite pour moi », a réagi le champion du monde après son succès.

Avant de placer son attaque, limpide et impitoyable, Tadej Pogacar avait profité du travail de ses coéquipiers, dont Rafal Majka, son complice au sein de l’équipe UAE Team Emirates XRG, qu’il remercia d’un salut de la main à l’issue de son dernier gros effort en carrière, puisque le Polonais devait prendre sa retraite après la course. La fusée Pogacar était prête à décoller et a donc lâché d’un coup sec le Belge Remco Evenepoel (2ᵉ, Soudal-Quick Step), l’Australien Michael Storer (3ᵉ, Tudor) et le Français Paul Seixas (Decathlon-AG2R La Mondiale), 7ᵉ pour sa toute première participation à un Monument.

En patron sur tous les terrains

Plus personne n’a ensuite revu Tadej Pogacar, qui s’était déjà envolé seul à 66 kilomètres de l’arrivée des championnats du monde à Kigali (Rwanda), le 28 septembre, puis à 76 kilomètres du but lors des championnats d’Europe en Ardèche, le 5 octobre. Avec ce nouveau succès sur le Tour de Lombardie, le Slovène termine en apothéose son exceptionnelle saison des classiques, qui débute au printemps et s’achève à l’automne.

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Lors de cette année 2025, le champion du monde a donc remporté trois Monuments, le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Une forme de routine, puisqu’il les avait déjà gagnés plus d’une fois. Mais il a également démontré sa capacité à viser la première place lors des deux autres, pourtant moins taillés pour son profil. Troisième sur Milan-San Remo et deuxième sur Paris-Roubaix, Tadej Pogacar a semé des promesses pour l’avenir et reviendra certainement se frotter à Mathieu van der Poel pour tenter de s’y imposer pour la première fois.

« La meilleure saison de ma carrière… jusqu’à maintenant »

Jamais un coureur n’avait terminé sur le podium des cinq Monuments lors d’une même saison, une statistique à la hauteur du champion qu’est Tadej Pogacar, qui avait également dominé au printemps deux autres rendez-vous de la saison des classiques, les Strade Bianche et la Flèche wallonne. La perspective de ces courses d’un jour, sur lesquelles le Slovène s’éclate parce qu’il n’est pas question d’y faire des calculs stratégiques, lui avait permis d’oublier la lassitude entraperçue à l’issue du dernier Tour de France, qu’il avait encore survolé.

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Au crépuscule de cette saison 2025, Tadej Pogacar a engrangé sur le Tour de Lombardie sa vingtième victoire de l’année, soit cinq de moins qu’en 2024. Mais contrairement à l’an dernier, le patron du cyclisme mondial n’a cette fois disputé qu’un grand Tour en 2025, en faisant l’impasse sur la Vuelta et le Giro. De quoi amplement le satisfaire au moment de faire le bilan : « Ça fait sept ans que je dis que je viens de réaliser la meilleure saison de ma carrière. Je peux le redire aujourd’hui. Ça a été la meilleure saison de ma carrière… jusqu’à maintenant. » Le peloton n’a donc certainement pas fini de subir la loi de Tadej Pogacar.

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