Après quatre jours d’examen chaotique de la proposition de loi de programmation énergie-climat à l’Assemblée nationale, une grande partie des députés a fini par s’entendre sur un point : à l’heure du vote solennel, mardi 24 juin, beaucoup ont convenu que le texte issu des débats était « absurde », « incohérent » et « déséquilibré », et surtout « pas à la hauteur des enjeux ». Réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), sortie des règles du marché européen, transformation du statut d’EDF… et, surtout, moratoire sur le solaire et l’éolien : les différentes forces ont énuméré ce qui leur apparaissait comme des « non-sens ». Seule l’extrême droite a voté en faveur du texte, la droite préférant s’abstenir.

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Rejetée par les députés, la proposition va poursuivre son parcours parlementaire et revenir devant les sénateurs le 8 juillet. Mais même si les élus et le gouvernement parviennent à redresser la barre, l’échec patent de l’Assemblée à tracer un cap énergétique clair est inquiétant. Le contraste entre l’urgence sans cesse réaffirmée à se débarrasser du pétrole et du gaz pour lutter contre la crise climatique – des scientifiques assurent désormais que limiter le réchauffement à 1,5 °C est hors d’atteinte – et l’incapacité du pays à se doter d’une stratégie sur le sujet est particulièrement frappant.

Comment en est-on arrivé là ? Dès février 2022, dans son discours de Belfort, Emmanuel Macron annonce son plan : relance du nucléaire, développement des renouvelables et baisse de la consommation. Le code de l’énergie, recueil du droit sur le sujet, prévoit que cette volonté présidentielle soit traduite dans une loi de programmation, définissant les grandes priorités, qui doit être adoptée au plus tard le 1er juillet 2023. Celle-ci doit se traduire dans la foulée par une feuille de route opérationnelle, la troisième édition – après celles de 2016 et 2020 – de la programmation pluriannuelle de l’énergie fixant les objectifs par filière.

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